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Les écoles d’art (publiques) en danger mortel !

Depuis la fin de l’année dernière, plusieurs écoles d’art et de design publiques, après avoir subi un précarisation massive de leurs enseignants, se voient menacées de fermeture pour cause de restriction budgétaire. Ici encore le service publique, un accès plus égalitaire à la culture et à la création sont mis à mal par des logiques comptables et une vision très idéologique du secteur de la création.

Étudiant.es, enseignant.es et artistes réagissent et multiplient les actions et manifestations pour réveiller l’opinion publique. Ils veulent réagir et mobiliser contre cet abandon par les institutions régionales et nationales, de toute ambition culturelle et de toute volonté de former de nouvelles générations d’artistes.

Nous en faisions l’écho dans un article fin décembre dans lequel nous avons relayé le communiqué des étudiants de l’EESI de Poitiers et d’Angoulême (École européenne supérieure de l’image) : https://www.questionsdeclasses.org/ecoles-dart-en-danger/

Voici le résumé de la mobilisation et des actions de ces dernières semaines :

Le samedi 28 janvier, les étudiants et les enseignants de l’EESI mobilisés ont manifesté pendant le festival de la BD d’Angoulême. Dans leur communiqué, ils déclarent : “les troubadours, les clowns, les saltimbanques, les miséreux·ses sont réuni·es pour parader dans les rues d’Angoulême pendant le FIBD.

Par cette action, nous dénonçons la mort de la culture ! L’art est essentiel, la présence de milliers de personnes à Angoulême pour le FIBD en témoigne. Mais l’art ne peut pas et ne doit pas être rentable. Privatiser l’accès à la culture, laisser mourir les écoles d’arts publiques, octroyer des financements misérables aux institutions culturelles publiques, c’est être complice de la mort de la culture.
Le FIBD ne peut pas être une célébration de la bande dessinée si l’accès à la culture est entièrement payant. Le FIBD ne peut pas être une célébration de la culture si la culture se meurt”.
Le 15 février dernier les étudiants de L’EESI de Poitiers ont défilé dans les rue de la ville en un cortège mortuaire pour aller enterrer symboliquement leur école.
Leur communiqué est moins carnavalesque mais tout aussi dénonciateur : “Nous, étudiant·x·s, enseignant·x·s, et personnel, voulons rendre hommage à notre école d’art, l’EESI, l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image.

L’enseignement public de l’art se meurt !
Cela fait des années que nos appels à l’aide sont méprisés, que les postes sont supprimés, et les subventions gelées.
Nos enseignements se détériorent, nos équipes pédagogiques se voient d’année en année être réduites à néant, et les emplois passent de précaires à inexistants.
Nos avenirs sont de plus en plus incertains, bâtis sur un empire du vide et sur l’inconsidération.
Une nouvelle école est bâtie sous nos yeux, flambante neuve, sans la moindre garantie que nous pourrons jamais y mettre les pieds. Une école qui coûte des dizaines de millions d’euros, alors qu’on nous martèle que nos financeurs ne peuvent plus payer nos enseignant·e·s. De nouveaux locaux, de nouvelles salles blanches, pour qui, pour quoi ?
Où pourront subsister les écoles d’arts publiques quand elles n’auront plus les fonds nécessaires ? Où se retrouveront ces jeunes, qui jamais ne pourront se payer d’écoles privées ?


Nous pleurons la disparition de ces lieux d’apprentissage, de vie, de ces endroits de rencontre, de changement, de création, de découverte et d’épanouissement.
Nous faisons aujourd’hui le constat du triste sort de nos écoles.
Quelle désillusion, de voir que tout nos espoirs sont en fait une simple utopie.
Nous regrettons l’école d’art de Poitiers, celle de Valenciennes qui est déjà condamnée, et tant d’autres qui sont menacées.


Nous accusons l’État, le ministère de la culture, la région et les agglomérations de nous ignorer et de nous laisser mourir.
L’enseignement de l’art public est inhumé par nos instances, mais nous refusons d’en faire le deuil.
Nous laisserons toujours des traces là où nous sommes passés, car l’art est là où il n’y a plus d’espoir.


Nous refusons que l’art soit privé.
Nous refusons que l’art soit un luxe.
L’art nous appartient à tou·te·s.


SUIVEZ NOUS !
Texte de Lola Chauveau.

La mobilisation a pris depuis deux mois de l’ampleur car de nombreuses autres écoles publiques d’art et de design sont menacées de fermeture à leur tour.

Ci-dessous la carte indiquant les écoles mobilisées et les leiens vers les collectifs de lutte :

Mobilisations en cours

Carte des mobilisations en cours

Carte des mobilisations en cours au 20/01/2023

Suivre les mobilisations sur les réseaux sociaux

Une Lettre ouverte au Ministère

Une lettre ouverte aux ministères de la Culture et de l’Éducation a été co-signée par les étudiants, les personnels de ces écoles et de nombreuses organisations syndicales ( CGT-Séla 31 ; Économie solidaire de l’art ; La Buse ; Le Massicot ; Les Mots de trop ; SNAP-cgt ; Snéad-CGT ; STAA CNT-SO ; SUD Collectivités Territoriales). Vous pouvez la lire sur le site des écoles d’art en lute en cliquant sur ce lien.

L’actualité de la mobilisation sur le compte Instagram du collectif Ecoles d’art en danger ! : https://www.instagram.com/ecolesdartendanger/

#ecolesdartendanger

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