Après des études de droit et de philosophie, l’auteur obtient un CAP de charpentier. Pendant dix ans, apprenti puis compagnon, il apprend son métier. Son livre, comme le tour de France des compagnons, est bâti sur la relation de diverses expériences du métier, que prolongent des réflexions professionnelles mais aussi philosophiques et sociologiques.
Sans être réactionnaire ni nostalgique, il montre avec élégance que “l’artisanat est l’inverse du travail aliéné“. Une pensée écrite avec légèreté sur l’identité, le temps, le faire qui s’ancrent dans le collectif. Ainsi de cette belle tradition allemande de la “bombe à retardement“, bocal caché dans un recoin inaccessible avant des dizaines d’années, – quand des travaux seront à nouveau nécessaire -, qui enferme le prix du pain, de la pinte de bière et quelques notes personnelles sur le chantier. Une marque mais aussi un relai, une transmission.
Arthur Lochmann, La vie solide : La charpente comme éthique du faire, Payot, 2019, 24o p., 15,50 €.