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La victoire est possible !

L’édito de la revue l’Émancipation syndicale et pédagogique n°4, décembre 2013

(Compte tenu de l’actualité, nous reproduisons l’intervention de notre camarade Philippe Levet au Conseil National du SNUipp)

Le gouvernement poursuit une politique au service du capital, dirigée contre ceux et celles qui pourtant l’avaient élu pour une rupture avec les politiques de ces dernières années, et pour se débarrasser de Sarkozy et de l’UMP. Ainsi après le traité européen, l’ANI… c’est la loi sur les retraites, c’est la préparation d’un budget d’austérité renforcée. Cette politique suscite la colère des salariéEs, l’aspect le plus visible étant l’impopularité du gouvernement. La politique gouvernementale, tout en suscitant le désarroi chez les travailleurEs, ne va pas encore assez loin aux yeux du patronat, des institutions européennes, et plus largement des forces les plus réactionnaires. Faute de combattre réellement la politique gouvernementale, le mouvement syndical n’apparaît pas comme une alternative et par conséquent laisse le champ libre aux forces réactionnaires et xénophobes.

Pourtant des potentialités de mobilisation existent : par exemple, les mobilisations importantes en Bretagne montrent la profondeur du mécontentement chez les salariéEs. Elles surviennent dans un contexte de multiplication des licenciements et fermetures d’entreprises, notamment sous l’effet de l’ANI. Elles posent la question de la convergence des luttes contre les licenciements sur le plan national. Dans l’éducation, ce refus de la politique gouvernementale s’exprime par les mobilisations massives des personnels, enseignantEs et territoriaux.

La réforme des rythmes scolaires constitue pour le ministère la première étape de la mise en place de la déréglementation visant à :

  • – mettre le système éducatif sous la tutelle des collectivités locales ;
  • – attaquer les statuts des personnels (par exemple au travers des projets de décrets sur les métiers) ;
  • – la mise en place complète du “socle commun”, cadre permettant ultérieurement de confier certaines missions d’enseignement aux collectivités territoriales.

La lutte sur les rythmes scolaires concerne l’ensemble de l’école publique et des personnels : infliger une défaite au gouvernement sur ce sujet permettrait de changer les rapports de forces, de montrer qu’il est possible de faire échec aux projets gouvernementaux et de donner des perspectives d’actions propres à satisfaire les revendications des personnels. Après les importantes grèves départementales des 13 et 14 novembre, des AG comme celles tenues à Paris posent la question de la suite du mouvement et de la grève reconductible.

C’est pourquoi, il nous faut :

  • – exiger le retrait du décret Peillon sur les rythmes scolaires ;
  • – proposer que l’ensemble des syndicats concernés de la FSU quittent les “concertations” sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires ;
  • – proposer que la Fédération impulse un mouvement de grève de l’ensemble des syndicats concernés jusqu’à satisfaction, pour l’abrogation du décret ;
  • – appeler les personnels de toutes catégories à mettre en place des structures d’auto-organisation (AG de villes, de secteurs, départementales…) pour développer les actions, organiser la lutte, définir les revendications, organiser la reconduction de la grève.

L’unité enseignantEs/territoriaux/parentEs d’élèves, construite à la base, peut permettre de faire reculer le gouvernement et redonner confiance dans le mouvement social. Si nous ne prenons pas nos responsabilités, nous, mais plus globalement les salariéEs, en paierons le prix.

Philippe Levet, le 19 novembre 2013 ❏

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