Avec de tels auteurs et un tel titre, on se précipite. Et on n’est pas déçu, mais il faut quelques précisions : il y a un article de Kropotkine, « Ce que devrait être la géographie » (une préfiguration de la pédagogie émancipatrice), trois textes de Reclus où l’on parle également géographie mais aussi du sens de l’éducation, un troisième auteur à intérêt plus historique, Charles Perron, sur l’importance de l’instruction… en 1868 – on revient de loin.
L’introduction met les choses au point : ce rassemblement de textes est l’œuvre de chercheurs soutenus par leur université à Genève, leurs éclaircissements utiles.
D’être situé dans le temps ne nuit pas à la valeur d’un texte, à sa pérennité. La réflexion libertaire, quand réelle réflexion il y a, garde sa valeur. Chacun des deux auteurs principaux cherche l’accord de l’auditeur ou du lecteur, toujours en argumentant : on a intérêt et plaisir à participer, par la lecture, à ce débat amorcé il y a plus d’un siècle.
Charles Perron, Élisée Reclus, Pierre Kropotkine, La joie d’apprendre, Genève : éd. Héros-Limite (coll. Feuilles d’herbe · géographie(s) , 2018, 208 p., 12 € (16.80 CHF).
– Site de l’éditeur : https://heros-limite.com/livres/la-joie-dapprendre/