« Soyons humains ! » appelais-je dans un billet en juillet, puis un mois plus tard avec dans « Les sens du temps » je souhaitais que chacun regarde l’humain dans l’autre avant qu’il ne soit trop tard. L’actualité de l’été sans doute a nourri ces réflexions. Et une certitude s’accroche en moi : lorsque l’’on ne voit plus l’humain dans les êtres vivants qui nous entourent, la porte est ouverte aux inhumanités de toute sorte comme le nazisme, le fascisme et aujourd’hui les actes terroristes.
Être terroriste, c’est avoir nié toute humanité, la sienne et celle des autres et de croire à une place méritée dans un monde meilleur après la mort s’il sacrifie des humains…Ces hommes et ces femmes sont manipulés par des politiques, le plus souvent religieux qui veulent terroriser les états occidentaux qui se sont enrichis sur le dos de leurs pays et représentent le mal absolu à abattre.
Les pays européens qui orchestrent des guerres depuis des décennies sont entièrement responsables des massacres, des destructions et des exodes qu’elles provoquent… soit directement par leur participation aux combats, soit indirectement par la vente d’armes et d’avions aux états belliqueux. Dans les deux cas, ces guerres profitent aux industries militaires qui remplissent leurs carnets de production !
Ces comportements prédateurs des économies industrielles, le mépris des populations ont vidé de leur sens les valeurs dites universelles des Droits de l’Homme portées par les pays occidentaux aussi bien pour ceux qui vivent dans leur pays que pour ceux qui ont immigré.
En France, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » est inscrite sur tous les frontons des établissements publics, mais elle ne vit pas dans toute la société. Elle se déploie partiellement dans l’entresoi (famille, immeuble, quartier…) pour les classes défavorisées, et plus largement pour les classes privilégiées, car la société est organisée pour elles.
Pour la jeunesse issue des classes défavorisées, la confiance dans la société et l’espérance dans l’avenir disparaissent petit à petit. Alors, les valeurs universelles transmises à l’école dans les cours d’éducation civique ruissellent sur elle… et il ne reste rien ou pas grand-chose à la sortie.
Depuis leurs premiers pas, ces enfants vivent l’injustice, l’indignité, les inégalités, l’orientation, la sélection, l’individualisme que ce soit dans le logement, l’éducation, la culture, les loisirs, les vacances et le travail. Certains d’entre eux deviendront des cibles faciles pour les intégrismes de toute sorte… Ne pas oublier : le plus souvent, les terroristes ont grandi et vivent dans les pays où ils commettent leurs crimes.
Quant à la jeunesse bourgeoise, elle vit sa vie, ne se mobilise guère et la boussole du chacun pour soi trace son avenir.
Que faire ?
Changer la société ? Mais il faudrait le faire au niveau international.
L’économie libérale est le prédateur de l’humanité et de tous les êtres vivants, son développement est exclusivement financier, elle est vouée à la mort, soit par l’émergence d’un autre système – on peut rêver ! – soit par la destruction de la planète – scénario plus vraisemblable et ce ne sont pas les accords de la COP21 qui vont changer grand-chose…
Une prise de conscience internationale ?
C’est mal parti quand on voit les fous de guerre qui gouvernent le monde, les intérêts commerciaux qui passent avant le bien-être de l’humanité et de sa planète, les individualismes récompensés…
Les guerres, les massacres humains, le dérèglement climatique poussent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à risquer leur vie pour atteindre les côtes européennes et ces pays les trient, les comptent, les refoulent… L’inhumanité se développe sans complexe. Alors les valeurs universelles des Droits de l’Homme, elles sont vite oubliées…
Une prise de conscience en France ?
Ce ne sont pas les dernières mesures macronistes qui la développeront. On est plutôt dans le moins de fraternité, d’égalité et de liberté pour une grande partie de la société. Un exemple : toutes les économies sur les dépenses publiques sont sur les épaules des moins favorisés. Toutes ces réformes vont encore développer le chacun pour soi et la défense des seuls acquis personnels, même s’ils sont petits. Le syndicalisme avec le détricotage du Code du travail va encore se trouver affaibli, la défense des acquis sociaux n’est plus guère d’actualité ! Et la Sécurité sociale comme l’entendait le Conseil national de la résistance est en voie d’extinction.
Le mal est fait, mais pour ceux qui naissent et vont entrer à l’école, on peut peut-être rallumer – au moins en France – la flamme de l’humanisme pour vivre un peu mieux, un peu moins mal, et faire vivre notre devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Le temps est compté, les crises économiques, climatiques, migratoires… ne s’arrêteront pas à nos frontières. L’humanité développée pendant l’enfance et la jeunesse peut permettre de les supporter.
Résistons, développons notre humanité !
(La photo est d’Isabelle Guiot-Hullot, merci encore à elle)