Les ouvrages de Laurent Ott sur le sujet sont nombreux sans être répétitifs. En peu de pages, dans une langue claire, l’auteur définit la Pédagogie Sociale comme une réponse à la défaillance institutionnelle, et, en positif, comme la possibilité pour « les acteurs sociaux et éducatifs comme (…) pour leurs bénéficiaires » de devenir les auteurs de leur activité, de reprendre la main face à la « prolétarisation et la précarisation des fonctions sociales, éducatives et culturelles ».
S’appuyant sur les grandes figures de Freinet, Freire, Korczak et celle, moins connue, de Radlinska, il évoque les grandes lignes de l’action de cette pédagogie hors-les-murs : le « hors-l’école », l’usage des langages artistiques, la santé communautaire, le refus des cadrages actuels du péri-scolaire. Même si on peut penser qu’il fait dire à ces grandes figures plus qu’elles n’ont réellement dit et fait (les sorties de Freinet, c’était aussi pour rentrer plus riche et plus motivé dans les apprentissages formels, et Korczak n’a jamais lutté « contre l’hygiénisme, pour la santé communautaire »), ce petit livre peut être une invitation à connaître ce terrain fécond enrichi d’une pratique au long cours. Car, même si cet ouvrage n’y fait pas longuement référence, c’est un praticien confirmé et reconnu qui s’exprime, et à ce titre il mérite d’être lu et discuté.
Laurent Ott, Entrées en pédagogie sociale, Le social en fabrique (Coll. Institut Helena Radlinska), 2019, 74 p., 9 €.