Actes des 11è Rencontres nationales du GFEN sur l’accompagnement, Ivry, 26 mai 2018
Des inégalités…
L’éducation peine à enrayer les inégalités qui lui préexistent voire les renforce, rompant avec sa promesse de justice et le principe d’égalité. Aucun éducateur (qu’il soit parent, enseignant ou accompagnateur) ne peut s’en satisfaire. Quelles en sont les médiations ? La condensation
des populations précarisées est peu propice à la mixité sociale et scolaire, prive de stimulations réciproques, et les pratiques qui se différencient à la baisse pour les élèves estimés fragiles creusent les inégalités. S’agirait-il de nier les différences ?
Faire avec les différences sans les penser comme des inégalités
L’« indifférence aux différences » est tout aussi discriminatoire. Finalement, qu’elles soient négligées ou surestimées, cela révèle un aveuglement sociologique. Négligées, les différences sont perçues et traitées comme des données de nature soumettant les destins au seul mérite individuel, à une « égalité des chances » mystificatrice, ne faisant que rebondir sur les effets d’initiations familiales bien diverses. Surestimées, elles soumettent à des propositions appauvries les enfants et les jeunes estimés comme ayant de faibles capacités…
Tous capables !
Un défi à l’esprit de fatalité. Non pas donnée de nature mais objet de conquête, à éprouver au travers des pratiques. Fondement anthropologique que cette capacité de l’humain à échapper aux déterminismes, à surmonter les obstacles, à s’émanciper de ses limites. Les œuvres, savoirs et techniques témoignent de cette capacité à subvertir ce qui opprime, à s’extirper des pesanteurs du réel, à en accroître sa maîtrise.
Conjuguer égalité et diversité
Il revient aux éducateurs de passer les témoins de cette conquête socio-historique. Egalité d’ambition qui consiste à créer les conditions pour chacun de son propre dépassement, par le biais du collectif. Mettre en scène les problèmes, s’appuyer sur la pluralité des points de vue, solliciter à la fois l’imaginaire, la créativité et la raison critique sert l’appropriation culturelle et la construction identitaire, donnant à chacun « le meilleur des autres » pour qu’il puisse se construire…
janvier 2019, 48 pages, 8 €
[**Sommaire*]
Ouverture
- L’idée du «Tous capables !» dans les faits, une urgence !
Pascal DIARD
- Intervention d’ouverture
Evelyne RABARDEL
- Comment en arriver à une école de la réussite pour tous ?
Serge BOIMARE
Faire avec les différences sans les penser et les vivre comme des inégalités
- Parents/professionnels de l’éducation : rencontre pour une coéducation
Jean BERNARDIN
- Le journal des apprentissages : un dispositif d’écriture réflexive pour transformer le rapport au savoir des élèves
Justine DONNARD
- Carte postale
Sylviane MAILLET
- Faire de la sociolinguistique avec des collégiens ? Chiche !
Valérie SULTAN
Pas d’égalité de pensée sans égalité dans les pratiques
- Tous égaux… avec les mots… : un travail de chacun
Laurent CARCELES
- Qu’est-ce qu’un gouverneur colonial ? Une question préalable sur la pacification à Madagascar
Pascal DIARD
- Création d’un espace d’écriture particulier dans le cadre de la journée sur l’accompagnement du GFEN
Jocelyne CLÉMENT
- Être citoyen, ce n’est pas vivre en société, c’est la changer !
Romain GEFFROUAIS
Clôture
- Quels regards sur les élèves ?
Jacques BERNARDIN