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De déliaisons en lésions: attaques contre le lien social KroniKs des Robinsons du 30 Octobre et Graines d’Orties 301

Les KroniKs de Robinson intitulées:

De-deliaisons-en-lesions-attaques-contre-le-lien-social sont publiées

Alors que Korczak affirmait que dans le cadre de la violence, c’était bien aussi du côté de l’agresseur qu’il fallait consoler, consolider et reconstruire, quelques années plus tard Hannah Arendt enseignait que la barbarie attaquait la pensée même du lien social. Après le nazisme ce qu’il fallait reconstruire c’était la possibilité même de vivre, ensemble, du lien social, et de la relation humaine.

Toutes les barbaries attaquent l’humain en nous. Aimé Césaire (extrait ci dessous) affirmait que le colonialisme abrutissait le colonisateur.

Nous nous inquiétons quant à nous des effets destructeurs des barbaries en cours. Ne plus penser l’enfant, mais son étiquette, réduire le champ de l’intervention sociale à la seule régularité, validité de ses procédures; s’efforcer d’assigner à l’inexistence sociale, légale les situations qui nous renseignent sur notre impuissance.

S’excuser enfin de ce qui se déroule au nom du pire à venir et des autres « qui le veulent »: ce ne serait pas notre faute, finalement à nous, mais au nom de tous les autres, « pires que nous » , double imaginaire qui tirerait nos ficelles de marionnettes. C’est un fantasme d’impuissance, cet « autre » machiavélique, déterminé qui serait l’immense majorité à laquelle on nous fait croire, et face à laquelle il faudrait se coucher.

Comment ne pas voir que cette pseudo majorité d’opinion, qu’on nous agite comme un épouvantail, n’a en réalité aucune pensée, aucune attente; que tout simplement il est fait de toutes les petites démissions, concessions que l’on multiplie encore; que tout simplement et au sens propre cette pseudo majorité n’est même pas un groupe, mais le non groupe de ceux qui ne peuvent plus vivre ensemble.

Les responsables, derrière lesquels on se cache, tous ceux que nous ne sommes pas (décideurs, politiciens, hiérarchie) rejoignent ici tous ceux que nous sommes : exécutants, techniciens , témoins, impuissants de passage… Chacun s’autocensure, renonce à ce qu’il pense , s’en remet au pire des courants, et détricote et déconstruit un peu chaque jour sa propre liberté d’action.

Au milieu du courant, résistent de petites îles; nous les connaissons, nous; elles sont faites de sourires, de nos fêtes improbables , de toutes les libertés que nous nous donnons . Nous le constatons : à chaque fois que nous reconstruisons l’espoir d’agir, de bâtir quelque chose, de peser sur nos vies; la pensée se reconstruit, les stéréotypes s’éloignent. Nous voici d’un coup tout proches de ceux que l’on tenait à l’écart . Et nous voici plus forts.

Loin d’attaquer le Social et ses professionnels, le courant de la Pédagogie Sociale propose une reconstruction, une appropriation, une habitation de ses pratiques. Il s’agit de pouvoir enfin les connaître et s’y reconnaître de façon acceptable, sans déconstruction, sans impuissance, sans scier encore plus , chaque jour, les branches qui nous supportent.

Aimé Césaire: »Et je dis que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine.

Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de 1’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent.

Et alors un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets.

lire en entier : http://lmsi.net/Discours-sur-le-colonialisme »

Retrouver aussi:

Les news : GRAINES D ORTIES N° 301

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