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Compte rendu Atelier émancipation et lutte contre les inégalités sociales. (Animation : Irène Pereira)

Prise de notes : Anne (Relu par Irène)

Peut-être à croiser avec la thématique du genre. Peut-être aussi avec les questions migratoires.
Atelier centré sur inégalités économiques.

Animation : intro en 2 temps, d’abord présentation de la problématique générale, puis pratiques pédagogiques concrètes en fonction de ‘origine sociale des élèves. Elle : prof de philo en lycée.

Peut-on à la fois vouloir une pédagogie émancipatrice et vouloir réduire les inégalités sociales ? Les études Pisa (contestables par ailleurs) montrent clairement que l’école française est celle où il y a le plus de reproduction des inégalités sociales.
Quelle est la finalité de l’école en fonction du milieu social (épanouissement de l’individu vs doter les individus d’armes critiques)
Exemple de l’école Freinet de Mons : pédagogie qui valorise l’individu tout en permettant aux élèves des classes populaires de ne pas être en échec. Résultats comparables en terme d’expression écrite comparable aux classes moyennes.
Autre étude : travaux sur la question de l’implicite. Bourdieu et Amérique du nord (pédagogies de l’explicite), pédagogies qui maintiennent trop d’implicite nuisent à la réussite scolaire des classes populaires.

A l’inverse : obstacle à la réussite des enfants des classes populaires. Donner le bien-être et l’épanouissement comme finalité à l’école. Lié à l’idéologie libérale. Recherche du plaisir chez pédagogue libéral Herbert Spencer. Discours d’Alexander Neil concerne des enfants issus des classes moyennes supérieures. Démarche adaptée pour classes populaires ? On peut en douter. Autant ne rien leur apprendre si apprendre c’est rendre malheureux et leur imposer des normes.
Autre élément qui peut être un frein pédagogique : dévalorisation implicite du travail. Voir Bourdieu. Pédagogie Freinet pédagogie du travail et pas une pédagogie du jeu. Le plaisir n’est pas la finalité de l’activité scolaire. Finalité = création, plaisir n’en est qu’un effet.

Ensuite : va présenter sa propre pratique avant les échanges.
Professeur de philo dans gd lycée de Rambouillet. Public assez varié. Classes moyennes dans section générales, technologique employés, classes populaires ouvrières en bac pro, avec en plus caractéristique de genre.
Difficulté à mettre en place les méthodes actives dans les classes technologiques qui fonctionnent bien en TL. Pourquoi ? Attentes vis à vis du prof. Plus il est en difficultés, plus il a une représentation traditionnelle du prof (tenir sa classe, faire le programme).
Milieux sociaux défavorisé, pédagogie où il y a de l’autonomie : vont créer du flou, trop d’implicite.
Objectif : passer le bac, les élèves ne sont pas des cobayes.
Pour bien y arriver il faut les mettre au travail, éviter d’avoir recours à la discipline.
Travail sur l’évaluation. Lutter contre la constante macabre. Si l’élève travaille, il doit avoir 10, même si c’est pas réussi. Au delà de 12, la question devient la pertinence du travail. Eviter de donner des choses à faire à la maison.
En philo, habituellement pédagogie très traditionnelle. Exercices type bac en cours. Travailler sur la métacognition : comment on apprend à apprendre. Le bon élève fait beaucoup de choses implicitement. Activité mentale en cours par exemple qui permet d’être performant pour apprendre des choses. Activité : aussi dans le cerveau, pas seulement les mettre apparemment en activité. Exigence très élevée pour avoir des bonnes notes.
Consignes claires. N’apprend pas la philosophie aux élèves mais à faire une dissertation. Didactise au maximum.
Ensuite, quand ça marche, formation à l’esprit critique, avoir des discussions vivantes. Mais l’inverse ne marche pas. Il faut établir la confiance avant de remettre en cause les constructions normées par le système scolaire.

Echange sur les points de vue généraux mais aussi les pratiques des uns et des autres.

– intéressant de prendre le problème comme ça. Il y a 2 ans avait pris des élèves CE1 compliqués, les a repris en CE2 pour approfondir, en partant sur des grandes théories. Finalement très compliqué. Il fait commencer par les mettre au travail. Marche mieux de partir sur travail et bienveillance.
– Quand on observe des élèves au travail, on ne voit pas des oppositions mais des tensions. Plaisir va naître du pouvoir d’agir. Flou et implicite se voit plus dans les pédagogies alternatives mais sont aussi très présents dans les pédagogies classiques.
– problème dans les différences de niveaux, implicite dès qu’on ne comprend pas devient aussi explicite. Dinosaure est de l’implicite si on ne comprend pas.
[les bons élèves comblent l’implicite, les mauvais non].
Expliquer un texte en philo, par exemple, c’est faire des inférences (les gens ouvrent leur parapluie donc il pleut), certains ne les font pas.
– C’est l’implicite qui fait la différence entre élèves de Nanterre et ceux de Neuilly. Faire de la méthodologie. Exemple de la méthodologie de la résolution de problème.
– pourquoi on ne se bat pas pour l’abandon de la note chiffrée. Confiance en soi pas possible avec la note chiffrée. Une des premières violence de l’école.
– aussi un autre problème : élèves qui travaillent pour la note. Faire autre chose avec la note, ne plus en faire un problème angoissant.
– question autour de la maîtrise de la langue, dans chaque matière on a un champ de consignes particulier (décrire un paysage n’es pas la même chose en espagnol et en géographie). Explicitation par les pairs.
-Apprendre à apprendre : travaux sur la mémoire sémantique.
– Question de la note ou de la suppression. Public de pro qui recherche d’être enfin reconnu de l’école. Espoir d’émancipation sociale.
– liaison implicite réussite et bac. Lié à une expérience d’élève en milieu rural. Aussi qu’est-ce qu’ils nous enseignent ces élèves.
– prof en lycée pro. Ne s’y retrouve pas par rapport à ses élèves. Pas question d’enlever la note.
– inégalités sociales atténuées par les sorties, impossibles dans les quartiers populaires à cause de vigipirate, inégalité avec lycées parisiens. Attention à la suppression des notes pour les remplacer par les compétences. Peut-être formes de subversion de la note, de déplacement.
– réussite = faire accéder les élèves aux savoirs savants, comme moyen d’émancipation.
– hésitation sur le terme de réussite. On n’en a rien à faire : entérine la reproduction sociale.
– non réussite des élèves : parce que le jour de l’interro ils n’y arrivent pas, ils sont foutus. C’est une question de temps.
– enseignement du corps et de l’espace, entassement des élèves, permanent pour les élèves des classes populaires qui vivent aussi dans des très petits espaces. Viser une école bienveillante, où on peut s’épanouir physiquement, c’est créer les conditions de l’émancipation.
– impression d’un mépris de classe. Questionne le critère de la réussite. Savoir savant, savoir bourgeois qui méprise le savoir populaire. Désirent des notes parce qu’ils ne connaissent pas autre chose que la domination, école de l’intégration au capitalisme.
– Quelles armes te permettent aujourd’hui de prendre cette parole et de la défendre ? Armes critiques nécessaires.
– Réussite de qui, par rapport à quel désir ?
– ambiguïté sur ce qu’on met derrière le terme de réussite. Dichotomie ou désaccord entre conception individualiste (définir le désir autrement que dans le cadre de la société), question aussi des outils critiques.
– réussir ou progresser ?

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