[**Non, mon bonhomme… Tu n’y es pas.
Le seul mal, c’est l’injustice :
Tu attrapes un oiseau et tu le mets en cage, ou au lieu de lui donner de l’avoine à ton cheval, tu lui fous des coups de fouet.
Voilà des injustices…
Il y en a bien d’autres.*]
Je n’avais jamais lu Istrati. Je l’ai découvert avec la très belle adaptation de Jacques Baujard et Simon Géliot. Une nouvelle sombre et parfois lumineuse, la misère des bas quartiers et ce visage déjà adulte du tout jeune et délicat Adrien ; un récit poétique et initiatique, la rencontre entre Codine, un ancien meurtrier, parfois brutal et bagarreur et le jeune garçon ; la lutte des classes, la justice, la mort, l’amour et l’amitié. L’amitié comme un absolu, une utopie, un partage à la vie, à la mort.
[**Les hommes ne peuvent pas aimer, les hommes ne savent pas juger.*]
Le scénario avec son économie de texte, ne trahit jamais l’œuvre originale lue ensuite dans l’édition de Libertalia. La scène du recrutement au port où Codine impose de vieux ouvriers miséreux dans les équipes, – “Adrien, en un quart d’heure, tu en sais plus qu’en dix ans de classe” -, et les pages bleues de la chasse dans les marécages où les personnages deviennent “frères de croix” sont puissantes et chargées d’émotions. Une très belle découverte !
Jacques Baujard (scénario), Simon Géliot (dessin), Panaït Istrati, Codine : d’après la nouvelle de Panaït Istrati, La Boite à Bulles (coll. Hors champs), 2018, 96 p., 18 €.
– Lire un extrait ICI.
Panaït Istrati, Codine, Libertalia (Coll. La Petite littéraire), 2018, 152 p., 8 €.