Menu Fermer

APC vs aide personnalisée

Réforme des rythmes scolaire:
APC versus l’aide personnalisé
un combat qui n’aura pas lieu

L’aide personnalisée a été instaurée par Darcos pour que les enseignants malgré le passage généralisé à la semaine de 4 jours conservent le même temps de travail. Elle fut surtout présentée comme un dispositif pouvant aider les élèves les plus en
difficulté. L’idée était celle du rattrapage. En regroupant les plus faibles et en leur donnant plus, on pouvait lutter contre les différences de réussite à l’école. Le modèle sous-jacent étant le préceptorat, mettant en relation duelle un maitre savant, compréhensif, totalement dévoué et un élève débile mais conquis.

Pour une grande partie de la population et de nos élus, il serait le dispositif miracle mais qui ne sera jamais atteint, faute de moyen. (Ce dispositif est aussi celui qui sert de modèle aux officines de cours particulier).
Cette vision bourgeoise de l’éducation a reçu un accueil quasi unanime, les parents ont adhéré, les syndicats ont opiné et les pédagogues ont trouvé des choses à faire.
Quelques mauvaises langues, dont je fais partie, ont eu beau clamer que mettre les mauvais ensemble pour faire du rattrapage était une idée d’un autre temps, totalement inefficace, ils n’ont connu que peu d’écho.

Aujourd’hui, le temps de la réforme des rythmes scolaires dont l’objectif premier, il ne faut pas l’oublier, est aussi de favoriser la réussite de tous les élèves, aurait pu être le moment de la grande explication pour en finir une bonne fois pour toute avec la vision individualiste et simpliste de l’échec scolaire.
Focalisée sur le temps de l’enfant, la réforme vise à diminuer par tous les moyens (l’expression est mal venue, généralement, c’est plutôt sans moyen) la journée scolaire de l’enfant et de réintégrer la matinée du mercredi dans les emplois du temps. Ce qui semble, chronobiologie à l’appui, être une bonne chose. Mais qu’advient-il de l’aide personnalisée ?

On ne trouve aucune étude sérieuse sur ce dispositif d’aide qui a été au centre de la politique du précédent gouvernement et qui a représenté, notamment en nombre d’heures/enseignant la réforme la plus importante depuis longtemps (60 heures par an et par enseignant, c’est énorme). On parle de bilan mitigé, on parle d’efficacité pour les élèves en difficulté passagère… on parle de tout et de rien, aucune véritable … évaluation en terme de réussite scolaire, c’est un comble !

Un dispositif qui a lui tout seul remettait au centre de l’école : l’échec, l’individu, le programme, l’évaluation et la croyance au rattrapage (et pourquoi pas le redoublement qui est lui aussi fondé sur l’idée de rattrapage) ne pouvait pas disparaître aussi facilement.
Fidèle à sa façon de faire de la politique, notre gouvernement actuel ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain (médiatique : comment faire pour abandonner un dispositif qui prétend aider les élèves en difficulté) il sera donc mollement reconduit dans les apc.

A nous courageux manards de l’éducation nationale de nous lancer dans les brèches des autres possibles de l’APC : « l’accompagnement du travail personnel des élèves ou une activité prévue par le projet d’école »… en tâtonnant bien sur mais aussi en se défendant de ne pas faire comme la majorité des autres écoles : du rattrapage.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *