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Agent·es techniques lycées Île-de-France : APRÈS LA MALTRAITANCE GÉNÉRALISÉE ,LA SURVEILLANCE INFORMATISÉE !

La crise sanitaire a montré à quel point le travail des personnels chargés du ménage et des cantines était essentiel au bon fonctionnement des établissements. Dans les lycées, ce sont les administrations régionales qui assurent la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service . La Région Ile-de-France a doté les agents chargé.e.s de l’entretien de tablettes, les mêmes que celles distribuées aux lycéens en 2019.

 

ENTRETIEN AVEC UNCHEF DÉQUIPE

Ladistribution de ces tablettes correspondelle à une demande de sagents?

Non, légalement les agents devaient avoir accès à des ordinateurs dans leur établissement de rattachement pour consulter leur mail professionnel et accéder aux services des Ressources Humaines de la région. Cependant, beaucoup d’établissements ne respectaient pas ces obligations (ordinateurs dédiés situés dans le bureau du chef de service, ou autorisation d’utiliser des postes quand les enseignant.e.s ne s’en servaient pas…).  La région a jugé plus simple de distribuer des tablettes, qui devaient initialement répondre à ce droit.

Les tablettes sont donc réservées à un usage personnel ?

Pas seulement, car il est prévu d’après les documents de la région, de les installer sur les chariots de nettoyage, afin que les agents puissent voir les plannings en temps réel . Des supports à tablette sont en effet en train d’être installés sur les charriots de nettoyage.

Questce que cela va changer pour les agent.e.s ?

Cela va changer les relations entre les personnels : aujourd’hui,les agents sont organisés au sein de l’établissement par le chef d’équipe, en lien avec le gestionnaire. Avec la tablette, le planning passera par le service RH de la région. Les chefs d’équipe vont devoir renseigner un logiciel qui organisera par algorithme les plannings, à travers une application appelée «Mon métier et moi».

A quoi pourraient servir ses tablettes selon toi ?

Ce qui est pour l’instant présenté comme un service pour les agent.e.s a en fait pour objectif de faire augmenter la productivité au niveau de la région, en optimisant les passages. Cette augmentation de la productivité semble cependant illusoire, puisqu’aujourd’hui le service quotidien à effectuer d’un agent fait environ 1750m² et par exemple il est prévu de nettoyer une salle de classe en 9 minutes. L’entrée des données brutes (surfaces de l’établissement, nombre de salle) va permettre à la région de déplacer des personnels au lieu de remplacer les postes vacants, en ne tenant compte que des surfaces et non des spécificités (escaliers, halls très passants,etc.) et ainsi d’économiser du personnel. Il s’agit cependant d’économie de bout de chandelle, qui vont surtout contribuer à augmenter la pression sur les personnels en augmentant leur charge de travail. A l’échelle de l’établissement, ce logiciel pourra aussi permettre un flicage du travail des agents, en leur faisant par exemple, valider les salles faites. Ce principe de flicage se met déjà en place en détournant l’usage des badgeuses à l’entrée des établissements : dans certains lycées,on oblige les agent.e.s à badger individuellement pour connaître leurs horaires.

MANQUE DE PERSONNEL,MÉPRIS ET VIOLENCE : EN ILE DE FRANCE,CEST LE MANAGEMENT ULTRALIBÉRAL QUI SÉVIT ET MALTRAITE LES AGENTS.

Dans la région Île-de-France, tout le monde dresse le même constat : les équipes sont réduites, les collègues sont épuisé·es. Quand quelqu’un·e part en arrêt maladie, le remplacement ne vient jamais. Et si on ajoute à cela les départs à la retraite non-compensés, la charge de travail des agents techniques ne fait qu’augmenter. Avec la crise sanitaire, tout cela est devenu carrément invivable : on en demande toujours plus avec toujours moins de personnes ! Bien que la sonnette d’alarme soit tirée depuis longtemps, malgré les burnouts (la moitié des agents administratifs de la direction du personnel – antenne sud sont en arrêt), les suicides (un agent des Hauts de Seine et un agent de l’Essonne ont mis fin à leurs jours), la direction de la Région Île de France s’en moque : elle envoie des personnes en CDD ici ou là pour calmer le jeu, elle entretient le flou dans les règles de titularisation, elle crée des hiérarchies intermédiaires, elle recourt à des intérimaires plutôt que d’embaucher et enfin, dernièrement, elle a lancé l’informatisation du ménage pour accentuer flexibilité et surveillance des personnels; autant dire qu’elle franchit une nouvelle étape dans la maltraitance.

Toutes ces mesures accumulées génèrent souffrances, tensions, harcèlements et même bagarres. Rien de tout cela n’aurait cours s’ il y avait suffisamment de personnel et plus de considération.

Pour conclure : ce saccage savamment orchestré n’a au final qu’un seul but : alimenter des discours démagogiques (« les fonctionnaires ça coûte trop chers et ça travaille mal »…et en plus, ça se défend avec les syndicats), montrer du doigt les dysfonctionnements provoqués par une gestion inique des services, pour au final, externaliser le nettoyage des locaux et remplir les poches de prestataires peu regardant sur les conditions de vie et de travail de leurs salarié.e.s.

 

 

SUD ÉDUCATION REVENDIQUE.

Un recrutement massif de personnel.

La titularisation immédiate sans condition de nationalité des agents vacataires en place.

L’arrêt immédiat du dispositif gadget tablette.

Le respect du règlement de la région Île de France sur le temps de travail, les plannings…. L’égalité homme, femmes : 65 % des agents sont des femmes mais 88 % des agents principaux sont des hommes !

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