Discussion à l’occasion de la parution du livre de Laurence De Cock, Une journée fasciste, Elise et Célestin Freinet pédagogues et militants, Agone, 18 novembre 2022.
« L’action de Monsieur Freinet s’exerçant dans les milieux scolaires est de nature à contaminer les collègues restés sains ” …
Voilà le regard que portait sur Célestin Freinet, en décembre 1924, le préfet des Alpes Maritimes dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur. L’expression révèle la crainte que suscitaient les instituteurs et institutrices militant.e.s, et surtout communistes.
Cette “chasse au rouge” est-elle vraiment révolue ? Les récentes affaires de répressions d’enseignantes et enseignants syndicalistes, engagés pour une école publique commune, et enclins à ce titre à critiquer les instructions officielles, montrent que la question est redevenue d’actualité. De Kai Terada à Nanterre, à Hélène Careil à Bobigny, en passant par des collègues de Melle ou de Saint-Denis, le nombre d’actions disciplinaires à l’encontre d’enseignants ne cesse d’augmenter depuis le mandat de Jean-Michel Blanquer qui a même poussé le zèle jusqu’à porter plainte contre un syndicat (Sud-
Éducation 93).
Dans les années 1930, Le couple Freinet a subi lui aussi ces brimades, humiliations, tracasseries administratives incessantes. Et ce n’est sans doute pas un hasard si, parmi les réprimé.e.s actuel.les, ce sont des militantes et militants des pédagogies critiques qui sont aussi les plus visé.e.s.
Aussi le miroir passé-présent est intéressant à interroger à l’occasion de la parution du livre de Laurence De Cock, Une journée fasciste, Élise et Célestin Freinet, pédagogues et militants, Agone.
Nous le ferons en présence du collectif Questions 2 classe(s), de l’ICEM-pédagogie Freinet 75 et du collectif des réprimé.e.s de l’éducation “Sois prof et tais-toi”.
Comment l’histoire de la répression des enseignants aide-t-elle à saisir ce qui se joue au présent ? Et surtout, comment faire face ?