Menu Fermer

Rencontre avec une militante grecque

Nous avons profiter de notre rencontre avec Eva, militante grecque de passage à Paris en ce début juillet pour lui poser quelques questions et revenir avec elle sur la situation dans son pays.

Questions de classe(s) – Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Eva – J’ai 20 ans et je suis étudiante en anthropologie sociale et culturelle à Athènes où je participe au mouvement social depuis deux ans.

Q2C – Quelle est actuellement la situation en Grèce ?

Eva –La situation en Grèce est grave pour les classes moyennes et la classe ouvrière. Il est très difficile de trouver un boulot, surtout à temps plein. Les jeunes ne peuvent pas trouver de travail mais le chômage concerne aussi les plus âgés. Beaucoup des gens qui travaillent, dans le secteur public ou dans le privé, ne sont plus payés pour les heures effectués, et souvent ils n’ont pas de sécurité sociale…

De plus en plus de jeunes décident donc d’émigrer. Parallèlement, les immigrés venus d’Afrique ou d’Asie sont directement menacés par les néonazis. Beaucoup de ces immigrés qui sont sans papier sont traités comme des esclaves ou se retrouvent dans les centres de de rétention. Le gouvernement (parti de droite)  attaque les syndicats et favorise les patrons et les banques avec les privatisation. Bref, c’est le néoliberalisme.

Q2C – En ce qui concerne l’école et l’Université, comment est vécue la crise et quelles sont les formes de résistances qui se mettent en place ? Quelle est la situation des personnels?

Eva –Le budget pour l’éducation est en baisse constante. Le gouvernement est en train de diminuer le nombre d’écoles, d’universités, de personnels et d’enseignants. Avec la complicité des juges, le gouvernement déclare illégales les grèves des personnels et des enseignants. Les étudiants sont aussi particulièrement exploités et victimes d’une extrême précarité.

Malheureusement la plupart des étudiants et des professeurs d’université n’agissent pas. Dans quelques universités, les personnels se sont mis en grève, des enseignants des lycées et des collèges également. Il y a aussi des étudiants surtout anarchistes et autonomes qui résistent. Ils forment des groupes pour discuter la situation et propose des actions (mobilisations contre les autorités, fermeture de la caisse du restaurant de l’Université, saisie sur le tas, etc.)

Q2C – Est-ce que l’éducation est un élément central des réflexions et des actions du mouvement social ? Des expériences alternatives se mettent-elles en place ? Comment ?

Eva – L’éducation n’est pas un thème central pour le mouvement. Mais il y a plusieurs efforts pour penser et mettre en œuvre une éducation égalitaire à travers des bibliothèques, des librairies où des groupes lisent, discutent et présentent des livres. Il y a souvent des conférences sur des thèmes comme le nationalisme. Des efforts sont faits pour l’organisation d’un institut libertaire. Il y a aussi des initiatives pour organiser des « écoles » pour les immigrés, mais aussi des « écoles » pour apprendre les langues étrangères.

Propos recueillis par Grégory Chambat pour Q2C

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *