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L’éducation est un bien commun, pas une marchandise !

Pour améliorer le service public de l’éducation, partout en Europe
nous avons besoin de plus de postes statutaires,
de personnel bien formé, de conditions de travail améliorées,
de moyens supplémentaires dans les établissements

Ecoles, collèges, universités, l’ensemble du système
éducatif est attaqué, dans tous nos pays.
Gouvernements et Union Européenne servent les intérêts
du patronat, obéissent aux diktats de la Banque Centrale
Européenne, de la Commission Européenne, du Fond
Monétaire International ; ils détruisent méthodiquement
tous les services publics, dont celui de l’éducation.
Tous les personnels concourant au
fonctionnement du service public de
l’éducation, sont attaqué-es :
casse des statuts, précarité,
développement des systèmes
hiérarchiques, affaiblissement de toutes
formes de connaissance critique, etc.

Notre rôle n’est pas de servir les intérêts des patrons !
On assiste depuis plusieurs années à une privatisation de l’éducation au profit des grandes entreprises
privées : présence de leurs représentant-es dans les Conseils d’Administration d’établissements scolaires,
introduction de capitaux privés dans les budgets.

L’enseignement privé se développe ; ce phénomène est favorisé par la dégradation des conditions
d’enseignement dans le secteur public, du fait de la constante baisse des moyens qui lui sont alloués.

Enfin, c’est dans la définition même des contenus des programmes scolaires et des missions de
l’École que l’on assiste à une libéralisation croissante : on nous parle « d’adapter l’école aux besoins du
marché », de faire « une école de l’efficacité économique et du respect des institutions libérales » conçues comme
sans alternative possible, à la place d’une école de l’égalité et de l’émancipation pour tous et toutes.

Flexibilité, mobilité, rentabilité, concurrence, voilà les principes qui motivent les différentes attaques
que subissent nos systèmes éducatifs. « L’approche par compétences » est le point d’entrée de cette
politique, puisqu’elle consacre partout en Europe le modèle managérial comme le seul qui vaut dans
l’évaluation des élèves, futur-es travailleurs et travailleuses flexibles.

Il y a un « espace européen de l’enseignement », articulé, progressivement construit selon des stratégies
et des objectifs clairs. Ce processus a commencé en 1989 avec la publication du rapport de l’ERT1«
Éducation et compétences en Europe », qui affirmait que « l’offre de l’éducation ne correspond pas à la demande »,
c’est-à-dire à la demande des industriels. Depuis, les rapports, recommandations et autres textes officiels
se multiplient pour enfoncer le clou ; à chaque étape, des « études » de l’OCDE justifient
systématiquement ces recommandations, statistiques à l’appui, qui tendent toujours à démontrer que la
réussite scolaire n’est pas du tout une question de moyens !

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European Round Table of Industrialists (ERT) : groupe de pression regroupant 45 des plus grands patrons de l’Union européenne
Unifions nos résistances !
Nous avons des revendications communes à tous nos pays.

Défense de la qualification du métier d’enseignant-e.

Transformation des emplois précaires en emplois statutaires.

Une école publique, démocratique et qui participe à la construction de l’égalité sociale.

Contre le socle commun, pour une école de culture générale et de construction intellectuelle.

Refus de l’école-entreprise.

Défense de la liberté et de l’autogestion pédagogiques.

Respect et extension des droits syndicaux.

Nous combattons le e-learning, car il détruit la qualification enseignante, la relation pédagogique, le
mouvement social et l’entreprise intellectuelle collective que constituent la classe et les coopérations
dans l’école. Le e-learning constitue un instrument de destruction du service public et de renforcement
de toutes les procédures sélectives à l’école et dans l’enseignement supérieur.

Ils attaquent le service public de l’éducation dans toute l’Europe
Des syndicats de plusieurs pays d’Europe s’unissent pour le défendre
Ensemble, imposons une autre école, construisons une autre société !

Confederacion General del Trabajo
CGT – Etat espagnol

Confederacion Intersindical
Etat espagnol

Intersindical Alternativa de Catalunya
IAC – Catalogne

Confederacion
sindical
Solidaridad
Obrera
Etat espagnol

Confederazione Unitaria di Base
CUB – Italie

Unione Sindicale Italiana
USI – Italie

Inicjatywa Pracownicza
OZZ IP – Pologne

Transnational Information Exchange
TIE – Allemagne

Fédération SUD Vaud
SUD – Vaud Suisse

SUD Education – Union syndicale Solidaires
Solidaires – France

Confédération
Nationale du Travail
CNT – France

Confédération Nationale des Travailleurs –
Solidarité Ouvrière
CNT-SO – France

1 Comment

  1. Antoine Baby

    L’éducation est un bien commun, pas une marchandise !
    Je suis un lecteur assidu de Questions de classe(s). J’ai particulièrement apprécié «L’école publique est un bien commun, pas une marchandise». Au Québec, «l’approche par compétences» (APC) sévit encore à la manière d’une doctrine pédagogique totalitaire d’État. Elle est devenue le Cheval de Troie du paradigme utilitariste dans l’école publique. Mais elle n’est pas seule à pervertir ainsi une école qui se voulait pourtant l’école de tous. La marchandisation de l’école publique se manifeste aussi à travers ce qu’on appelle ici les «projets particuliers sélectifs» qui recèlent une conception à la fois élitiste et antinomique de l’instruction publique et qui n’est rien de plus qu’une opération de marketing visant à concurrencer une école privée qui n’a de privé que le nom et l’arrogance.

    Il y a au moins un enseignement que j’ai retenu de Louis Althusser. C’est celui qui nous rappelle que l’école n’est pas neutre, qu’elle est le lieu et l’enjeu de la lutte des classes. Les forces sociales qui ont intérêt à ce que l’école en soit réduite au rôle de manufacture de main d’oeuvre, l’ont compris depuis longtemps et agissent en ce sens.

    J’ai abordé ces questions dans un ouvrage intitulé «Qui a eu cette idée folle ? Essais sur l’éducation scolaire», aux Presses de l’Université du Québec (2013). Si je vous parle de cet ouvrage, c’est qu’au Québec, nous sommes peu nombreux à essayer de nous opposer à ces forces de perversion de l’école. Les autorités au plus haut niveau sont gagnées depuis longtemps à l’idée que l’école doit servir à quelque chose (les fameux savoir-agir de l’APC) et de préférence à quelqu’un (!) C’est pourquoi elles se font elles mêmes les ardents propagandistes de ce paradigme. De son côté, le personnel des écoles est encore sous l’effet de l’anesthésie sociale des béates doctrines pédagogiques made in USA et respecte avec candeur, souvent même avec scrupule, la consigne faussement neutre du «Pas de politique en classe» !

    Votre travail est de ce fait une inspiration pour moi, en même temps qu’un encouragement à persévérer. Peut-être y aurait il des suites à donner ?

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