Droits de l'enfantEn lutte

SUD éducation dénonce un traitement validiste à l’encontre d’élèves en situation de handicap utilisant du matériel pédagogique 

Ce communiqué a été publié le 18/12/2025

SUD éducation s’inquiète de la multiplication de sanctions disciplinaires à l’encontre des élèves en situation de handicap accusé·es d’utiliser le matériel pédagogique dont ils et elles disposent pour “tricher” lors du baccalauréat. SUD éducation réaffirme son attachement à une école pour tou·tes et rappelle qu’une école et une société véritablement inclusives ne peuvent se faire si les élèves dont nous avons la charge subissent suspicions et discriminations validistes dès l’école. 

Les aménagements et le matériel pédagogique à destination des élèves en situation de handicap sont des droits. Ils leur permettent de pouvoir suivre au mieux une scolarité sans discrimination. 

Suite à une commission disciplinaire en septembre, Sofiène (élève des Bouches du Rhône, dyspraxique, dysgraphique) a eu connaissance de l’annulation de son baccalauréat, en raison d’une suspicion de fraude lors de l’épreuve écrite de HGGSP. L’Education nationale reproche à cet élève d’avoir utilisé l’intelligence artificielle via son ordinateur.  Le correcteur de la copie a noté, entre autres,  qu’elle était très bien rédigée et contenait peu de fautes. La commission disciplinaire a confirmé cette analyse, passé la copie à un détecteur d’IA et évalué Sofiène à l’oral, faisant fi de ses difficultés langagières et de son dossier scolaire global qui pourtant témoigne de la cohérence de ses évaluations écrites depuis des années ! SUD éducation tient à rappeler que passer la copie à un détecteur d’IA entre en contradiction avec le cadre d’usage de l’IA en éducation qui explicite de manière claire que les détecteurs d’IA sont peu fiables et “pourraient conduire à pénaliser à tort un élève”. 

L’utilisation d’intelligence artificielle est aussi reprochée à une autre élève en situation de handicap utilisant un ordinateur et ayant passé ses examens dans le Vaucluse. Celle-ci a eu exactement la même sanction que Sofiène, soit le bac annulé avec 0 à toutes ses notes de 1ère et de terminale (épreuves ponctuelles et contrôle continu). Elle est également contrainte de repasser toutes ses épreuves sur la session 2026 et est aussi privée de son accès à l’université.

SUD éducation dénonce le détournement de l’usage de dispositifs d’aide à des fins disciplinaires et discriminatoires. 

Ces situations illustrent le validisme présent au sein de l’école. Ne nous y trompons pas, le débat ne porte pas sur l’utilisation de l’intelligence artificielle. En considérant que ces élèves ont triché en utilisant leur ordinateur, le ministère est responsable d’une discrimination validiste. Ces élèves n’apparaissent pas, pour les examinateurs et les jurys, comme en capacité de pouvoir réaliser de très bonnes copies. Ces affaires traduisent une école incapable de reconnaitre la diversité des parcours et la diversité des intelligences. Victimes de discriminations validistes dans les différentes sphères de la société, les élèves ne doivent pas faire l’objet d’une suspicion et de sanction liée à leur handicap à l’école. SUD éducation rappelle qu’une école réellement inclusive est une école qui revendique et qui garantit l’égalité de traitement de tou·tes. SUD éducation demande au ministère de garantir cette égalité et de réévaluer les situations de tou·tes les élèves concerné·es par ces situations de sanctions dans le cadre de suspicion de fraudes par l’utilisation d’un outil numérique en compensation d’un besoin éducatif particulier. 

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