Menu Fermer

STOP à la violence contre les élèves et leurs profs (Communiqué FCPE)

Alors que l’épidémie continue de circuler activement et impose de nombreuses restrictions pédagogiques, demi-jauges, absences non remplacées ou enseignement à distance à géométrie variable, les épreuves de Baccalauréat et les autres examens approchent à grands pas et de nombreuses questions restent en suspens. Il en résulte logiquement une angoisse des élèves et de leurs familles qui estiment ne pas être consulté·e·s ou entendu·e·s.

Le Ministre de l’Éducation nationale a fait quelques annonces, mais leur application n’est pas complètement fixée par les textes, la responsabilité de leur mise en oeuvre étant déléguée aux chefs d’établissements, et de nombreuses interrogations demeurent.

La FCPE Paris a interrogé le Rectorat de Paris qui assure que des consignes claires seront données et que les jurys seront conciliants et feront preuve d’une très grande bienveillance.
Cependant, au vu de leurs expériences passées, de nombreux élèves et professeurs restent très inquiets de la situation et l’ont exprimé passivement devant les établissements. A chaque fois, les forces de l’ordre sont intervenues rapidement et nous avons tous entendu des témoignages et vu circuler des images d’élèves et d’enseignant·e·s bousculé·e·s et gazé·e·s par les forces de police devant des établissements parisiens ou ailleurs en France.

Le Rectorat, interpelé par la FCPE Paris confirme qu’il s’agit là d’une consigne académique émanant directement du Recteur de Paris, en accord avec le préfet de Police de Paris. Désormais, une instruction systématique est donc donnée de recourir aux forces de police pour faire cesser toute expression des lycéen·ne·s et des élèves qui souhaiteraient se mobiliser devant leurs établissements, indépendamment de la volonté de la direction des établissements de maintenir le lien et un climat constructif avec les élèves.

Plutôt que d’engager un dialogue avec la jeunesse, en proie à une époque particulièrement angoissante et à des difficultés que n’ont pas connues leurs ainé·e·s, les plus hautes autorités choisissent donc l’exercice d’une violence qu’elles estiment légitime, y compris lorsqu’elle est exercée sur des mineur·e·s ou des professeur·e·s. Et ce, alors même que les instances de concertations sont attaquées dans leur fonctionnement par des entraves diverses à la démocratie scolaire et lycéenne, notamment par les absences récurrentes de Monsieur le Recteur aux réunions du CDEN ou son contrôle sur les sujets abordés par les lycéen·ne·s au CAVL.

La FCPE Paris condamne avec la plus grande fermeté l’usage disproportionné de la force, et particulièrement lorsque celle-ci s’exerce sur des apprentis citoyen·ne·s. Aucune démocratie ne peut tolérer la violence comme mode de règlement des conflits sociaux, et si les blocages sont des modes d’actions répréhensibles, il revient aux autorités de permettre l’expression des revendications lycéennes par d’autres voies, notamment par la mise à disposition d’espaces de réunion à l’intérieur des lycées et par la désignation d’interlocu·teurs·trices à leur écoute. Refuser d’entendre les élèves et les contraindre à accepter les décisions unilatérales de l’administration est indigne d’un régime démocratique et pousse les élèves à sortir du cadre légal.

La FCPE Paris exige :
l’arrêt immédiat de la politique d’intimidation des élèves et de recours systématique à la force ;
• la levée de toutes les sanctions administratives et contraventionnelles prises contre des élèves et des enseignant·e·s qui cherchaient à manifester pacifiquement leur inquiétude et leur protestation contre des décisions prises sans aucune concertation ;
• et la convocation urgente des instances de concertation pour permettre l’expression de tou·te·s les représentant·e·s de la communauté éducative.

A Paris le 11 mai 2021

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *