4 Messages
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De la misère en milieu enseignant : refus du stage 15 février 2016 17:45, par Christian Lavarenne
Bonjour,
je comprends son cas, que j’ai évité seulement en me "suicidant professionnellement" : en fin de compte j’ai refusé de faire mon année de stagiaire, après avoir démissionné deux ans auparavant d’un stage d’admissible (session exceptionnelle 2014 du Capes externe) au bout de deux mois...
(Entre temps j’avais obtenu un report de stage d’une année sous prétexte de préparer l’agrégation.)Avec mes condoléances à sa famille, ses proches, et ses collègues
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De la misère en milieu enseignant 15 février 2016 18:12, par TERRIS de GUARDIA Sandrine
J’ai travaillé 20 ans en ZEP et même lorsque ce sigle est attribué à un établissement, les collègues d’ailleurs sont loin d’imaginer ce que nous vivons au quotidien... Bien sûr que nous avions des effectifs réduits, plus d’encadrants mais peut-on empêcher un jeune de hurler, de frapper sur les murs, de proférer des menaces, des insultes quand lui-même ne connaît pas un autre langage et que nous sommes les "ennemis" parce que nous ne sommes pas du même monde, celui de "la cité", de la "zone" ? Nous accueillions des stagiaires avec le souci de les aider au maximum et avec l’idée aussi que, malgré tout, nous faisions oeuvre utile parce que l’année d’après, beaucoup se retrouveraient dans des établissements "chauds" et que , finalement, c’était une manière de les préparer à ce qui les attendait... Et que dire du silence de l’institution ? Et des media ? Et des représentations erronées de l’opinion publique, jusque dans nos propres familles ( "Alors, encore en vacances ?") Attaques de toutes parts, de l’intérieur et de l’extérieur...
En 2006, j’ai fait un burn-out et fort heureusement pour moi, j’ai obtenu une mutation à la fin de l’année (sans dossier médical)...avec le sentiment terrible de culpabilité de laisser certains de mes collègues dans "l’enfer"...Depuis j’ai retrouvé le goût de mon "vrai" métier malgré les attaques que nous subissons dans nos pratiques et nos statuts. Et chaque fois que j’entends parler d’un suicide d’enseignant, je sais très bien ce qu’il y a derrière : quelqu’un qui a tellement été nié dans sa dimension d’enseignant et d’éducateur, et atteint dans sa dimension humaine qu’il a fini par penser qu’il n’était plus personne et surtout que ce qu’il fait ne sert à rien. -
De la misère en milieu enseignant 18 février 2016 23:07, par BOUDA Christian
J’ai 34 ans d’Education Nationale dont 14 comme professeur d’Education Musicale en ZEP et 22 ans en direction comme Principal adjoint, Principal et Proviseur, 2 collèges, 2 LP et depuis 4 ans un lycée polyvalent, à chaque fois des établissements sensibles.
Depuis le début de ma carrière, la situation s’est aggravée, parceque la société a évoluée. Les parents d’aujourd’hui qui n’ont aucune autorité sont les élèves que j’avais quand j’enseignais en ZEP, des élèves déjà difficiles à gérer.
Les enseignants ne sont pas moins bons qu’avant mais surtout ils n’ont pas la rémunération qu’ils mériteraient au regard du métier difficile et devenu réellement à risque qu’il exercent au quotidien, avec courage et dévouement.
Il faut arrêter de mettre de jeunes enseignants dans les établissements sensibles et il faut surtout mettre plus de personnels dans les services de vie scolaire, il faut de l’encadrement.
Vu le niveau d’études exigé, la rémunération des enseignants est indécente et n’est pas propice à inciter des jeunes à se lancer dans la carrière d’enseignant.
Bon courage aux collègues de Toulouse et à tous les autres qui sont en souffrances sur le territoire. -
obtenir une condamnation de l’éducation nationale ? 27 février 2016 14:24, par Khadija
Les suicides des enseignants ne sont pas médiatisés, et restent tus.
Face à leur augmentation, se pose la question des moyens à exiger et à obtenir pour faire respecter des conditions de travail et les droits des enseignants comme ceux de n’importe quel autre salarié.
Au lieu d’une reconnaissance des difficultés à exercer sereinement ce métier devenu de moins en moins attrayant pour les jeunes aspirants, dans les établissements difficiles comme dans les autres, notre institution préfère le déni et la fuite en avant. Toujours plus de pression et d’exigences envers les enseignants notamment. Et en conséquence, la souffrance.Quelles procédures alors mettre en place pour organiser la prévention des suicides ? des démissions ? des dégradations de nos conditions de travail ?
Sans reconnaissance de la "faute de l’employeur" et une condamnation exemplaire de l’éducation nationale, il me semble qu’il y a peu de changements rapides à attendre.Toutes mes condoléances à la famille de Vincent.