Nous devrions prendre soin de nos dépendances autant que de notre autonomie. Et pourtant qui nous y prépare?
Alors qu’on nous berce depuis le plus jeune âge des vertus de l’autonomie , même quand celle ci est impossible et qu’elle est illusoire,
Alors qu’on nous donne en modèle des réussites individuelles sans jamais expliquer par quels collectifs ces individus ont été construits ,
Alors qu’on promeut sans arrêt l’autonomie comme valeur mais qu’on réduit sans arrêt la réelle liberté d’agir et le pouvoir de faire quoi que ce soit,
Alors qu’on promeut la mobilité en tout lieu, comme le modèle de l’autonomie absolue, mais qu’il est de plus en plus difficile d’habiter vraiment les espaces où nous vivons…
… Nous nous proposons à l’inverse de cultiver les dépendances, créer des liens , promouvoir les attachements , grandir en racines.
Parce que nous savons depuis Winnicott que seuls les attachements réussis produisent la véritable capacité de penser et d’agir seul; parce que nous savons que pour être autonomes quelque part, on dépend toujours de quelques uns et de quelques autres (pour être autonome dans ma capacité d’utiliser les transports en commun, je dépends bel et bien en premier lieu de ces transports) ,…
… Parce que grâce à Freinet nous savons que la personne , à la différence des individus se construit et se nourrit des autres , comme de toutes les différences,
Nous rêvons, nous prônons une éducation qui développe les dépendances réciproques, dans tous les sens, multiples.
Les enfants de l’association, comme les adultes expérimentent qu’ils sont réellement et bel et bien dépendantes les uns des autres pour réussir nos cultures, nos ateliers, nos soirées . Ils expérimentent également qu’il en résulte pour eux mêmes une augmentation de puissance de vie et de pouvoir d’agir.