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“Numéro 6”

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Edito Ce n’est pas un bilan mais c’est plus qu’une impression : un ressenti qui se veut « réflexif », pour parler notre jargon pédago. N’Autre école a été très présent dès le début du confinement, nos lecteurs réguliers ou d’occasion ont apprécié – merci à eux pour leur attention et leurs retours ! Cette présence renforcée de N’Autre école a-t-elle été une compensation, face au refoulement que provoquait un changement brutal dans nos métiers et nos vies ? Sans doute, la pensée et l’écrit étant l’oxygène des « prisonniers » (de grand luxe, socialement parlant en ce qui nous concerne) que nous sommes subitement devenus. Mais pas seulement. Notre tonus démultiplié (6 numéros en quelque deux mois, alors que nous publions d’ordinaire trois ou quatre numéros l’an) peut s’expliquer aussi par – notre souci d’intervention vraie, avec nos élèves, avec leurs parents, avec tous les personnels (et d’abord ceux qui sont relégués), sur le chemin du quotidien, quels qu’en soient les cahots, les surprises et les peurs, le totalement inattendu même ; – notre engagement social, en contrepoint de l’attitude de ceux de nos collègues infligeant devoirs infaisables et pressions aux enfants, aux jeunes et à leurs familles (cf. article de Laurent Ott) ; – notre volonté de penser et d’agir par nous-mêmes, surtout quand un pouvoir prescriptif nous disait comment faire, avec l’assurance – disons même l’impudence – de ceux qui commandent ; – notre désir de ne pas réagir en symétrique, avec la paresse des slogans ou cette réaction qui fait qu’à l’autoritaire qui refuse la réflexion on répond sans réfléchir ; la colère comme étincelle, oui, mais décantée, réfléchie pour le coup, sans auto-complaisance ; – notre fil conducteur enfin, qui est le fait de ne jamais quitter notre réalité professionnelle engagée : un texte de lycéen, une sortie à la fois réelle et fictive, un conseil d’élèves, le vécu d’une Atsem, d’une AESH, d’une mère d’élève…

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Édito
Ce n’est pas un bilan mais c’est plus qu’une impression : un ressenti qui se veut « réflexif », pour parler notre jargon pédago.
N’Autre école a été très présent dès le début du confinement, nos lecteurs réguliers ou d’occasion ont apprécié – merci à eux pour leur attention et leurs retours !
Cette présence renforcée de N’Autre école a-t-elle été une compensation, face au refoulement que provoquait un changement brutal dans nos métiers et nos vies ?
Sans doute, la pensée et l’écrit étant l’oxygène des « prisonniers » (de grand luxe, socialement parlant en ce qui nous concerne) que nous sommes subitement devenus.
Mais pas seulement. Notre tonus démultiplié (6 numéros en quelque deux mois, alors que nous publions d’ordinaire trois ou quatre numéros l’an) peut s’expliquer aussi par
– notre souci d’intervention vraie, avec nos élèves, avec leurs parents, avec tous les personnels (et d’abord ceux qui sont relégués), sur le chemin du quotidien, quels qu’en soient les cahots, les surprises et les peurs, le totalement inattendu même ;
– notre engagement social, en contrepoint de l’attitude de ceux de nos collègues infligeant devoirs infaisables et pressions aux enfants, aux jeunes et à leurs familles (cf. article de Laurent Ott) ;
– notre volonté de penser et d’agir par nous-mêmes, surtout quand un pouvoir prescriptif nous disait comment faire, avec l’assurance – disons même l’impudence – de ceux qui commandent ;
– notre désir de ne pas réagir en symétrique, avec la paresse des slogans ou cette réaction qui fait qu’à l’autoritaire qui refuse la réflexion on répond sans réfléchir ; la colère comme étincelle, oui, mais décantée, réfléchie pour le coup, sans auto-complaisance ;
– notre fil conducteur enfin, qui est le fait de ne jamais quitter notre réalité professionnelle engagée : un texte de lycéen, une sortie à la fois réelle et fictive, un conseil d’élèves, le vécu d’une Atsem, d’une AESH, d’une mère d’élève…
Seulement voilà : si cette activité à haute densité nous a ému·es, stimulé·es, aidé·es, elle nous a aussi fatigué·es. Il n’est pas coutume d’employer ce terme dans une publication militante, et il ne s’agit pas d’une plainte car c’est un effort voulu et joyeux, sans rapport avec les peines réelles qu’ont vécu les familles populaires durant cette période.
D’autant que la reprise nous impose des efforts autres, à la fois habituels et tout à fait nouveaux.
Parmi ces efforts, celui de retrouver nos collègues, fraternellement malgré les différences de tonus pouvant exister (cf. article de Jacqueline Triguel).
D’où un N’Autre école hebdo s’accordant à passer le relais à son grand frère en papier, dans la continuité d’une présence d’un collectif qui donne la priorité au social.
Jean-Pierre Fournier

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