Par les temps bruns qui courent, nombreu.ses sont les camarades, militant.es pédagogiques, syndicalistes, etc… à s’exprimer. L’heure est grave. Reconnaissons-nous dans cette citation de C. Freinet en 1936 et partageons largement ce texte de l’ICEM-Pédagogie Freinet.
Communiqué de l’ICEM – pédagogie Freinet : S’unir pour l’éducation et la démocratie : le mouvement Freinet contre l’extrême-droite
« A l’heure qu’il est, notre devoir d’éducateurs prolétariens n’est pas seulement dans nos classes menacées ; il est aussi au sein des masses qui, par leur puissante protestation antifasciste, tâchent de barrer la route à un régime qui serait la mort de l’école progressiste et l’anéantissement provisoire de nos rêves d’éducation nouvelle libératrice. »
C. Freinet, L’éducateur prolétarien n°8, mai 1934
L’ICEM – pédagogie Freinet s’alarme de la situation politique et de la possibilité de l’accession au pouvoir d’un gouvernement d’extrême-droite dans trois semaines.
Nos pensées vont d’abord à nos élèves et collègues qui subissent déjà le racisme au quotidien, à ceux et celles déjà discriminé·es en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Nous nous inquiétons aussi pour nos libertés démocratiques et, à l’école, pour notre liberté pédagogique et la liberté d’expression des enfants déjà bien attaquée.
Nous pensons que la pédagogie a un rôle dans la construction d’une hégémonie antifasciste.Toutefois, en tant que pédagogues Freinet, nous sommes aussi capables de reconnaître que l’urgence est en dehors de nos classes
Depuis un siècle, la pédagogie Freinet s’attelle à construire une école publique populaire, démocratique et émancipatrice, contre toutes tentatives d’embrigadement nationaliste. Nous pensons que la pédagogie a un rôle dans la construction d’une hégémonie antifasciste.Toutefois, en tant que pédagogues Freinet, nous sommes aussi capables de reconnaître que l’urgence est en dehors de nos classes et qu’elles ne sont pas des bulles déconnectées du contexte social et politique. A ce titre, nous appelons tout le monde à se mobiliser par tous les moyens possibles contre l’extrême-droite, dans la rue, les écoles, le monde associatif et dans les urnes dans les semaines à venir. Il s’agit de tout faire pour que le pire n’advienne pas.
Dès septembre 2024, nous appelons à nous organiser quoi qu’il arrive : soit pour faire advenir les mesures portées par le Front populaire… soit pour organiser la solidarité, la protection et la résistance face à l’extrême-droite.
A Nantes,
Le 18 juin 2024
Le Comité collégial d’Animation de l’ICEM-pédagogie Freinet
La situation de 1934 n’est pas exactement celle de 2024.
Oui la menace de l’extrême-droite est une réalité.
Oui on connaît leur projet nationaliste, raciste, antisémite, au service de la bourgeoisie, des intérêts privés et du cléricalisme.
Mais on connaît aussi leur tapis rouge : la macronie, la droite, les médias et ce qui l’a conduite là où elle est aujourd’hui, c’est-à-dire la faillite de la gauche depuis 40 ans.
Un Nouveau Front Populaire donne un peu d’espoir et c’est contre deux forces politiques qu’il faut lutter : le R.N. et la macronie.
Donc antifascisme mais aussi contre Macron.
Qui pourrait se satisfaire d’un Macron président au soir du 2e tour ?
Le texte de l’ICEM n’aborde pas cette 2e exigence ce qui laisse supposer qu’un vote Macron ou LR serait une éventualité au 2e tour ?