L’été dernier, Véronique Decker nous avait accompagnés en proposant quelques unes de ses chroniques avant qu’elles ne soient publiées et rencontrent le succès que l’on sait (Trop classe ! Enseigner dans le 9-3, Libertalia).
Elle nous offre, pour ces deux mois de vacances, de nouveaux textes à savourer tout au long de l’été…
Les poules, les vignes et le chantier…
Une école avait un poulailler. Mais les poules partaient parfois dans la cour et il leur arrivait d’avoir un petit caca sur le goudron de la cour. Horreur ! principe de précaution ! Supprimez ces cacas de poules que je ne saurai voir.
Les enfants pourraient marcher dedans, puis sans doute lécher la semelle de leurs chaussures afin de tomber malade gravement.
Interdiction d’avoir un poulailler dans une école. Le maire et l’Inspecteur ont tranché. La poule ne peut qu’être au pot.
Une école était entourée de vignes. Les parents et les enseignants s’interrogent sur les produits pulvérisés sur la vigne et se demandent si il est correct d’effectuer les traitement pendant le temps scolaire ?
Pas de principe de précaution : les produits phytosanitaires sont bons pour la santé bancaire des viticulteurs locaux.
Une école était au centre d’un chantier de rénovation urbaine. Submergée de poussières créées par le concassage de 57 000 tonnes de gravats juste sous les fenêtres de l’école. Elle appelle le CHS CT : pas de principe de précaution :
il y aurait trop de classes à faire déménager. Et puis c’est en banlieue, avec surtout des enfants pauvres. Les enfants pauvres peuvent tomber malade.
Du coup, je me demande : est ce qu’on pourrait, nous, avoir un poulailler ? Pas besoin de précaution avec nos élèves, même les asthmatiques sont restés pendant la destruction des tours, et bien ventolinés, ils ont tous survécu.
Alors, un petit caca de poule, pas de souci. Et avec les restes de la cantine, on pourrait ouvrir un élevage industriel…