La forme c’est le fond qui remonte à la surface (V.Hugo)
Le plus dur, dans le social ce n’est pas, comme on pourrait le croire, quand « ça ne marche » pas mais de « faire avec », quand « ça marche ».
Que faire quand l’usager sort de la place qu’on lui assigne ? Que se passe t il quand l’étranger se révèle beaucoup plus proche qu’on ne pouvait l’attendre ?
Comment quand on est travailleur social, peut-on assumer la modification de sa position vis à vis du public? Comment découvrir qu’on peut tout simplement et TOUS, être ou devenir acteurs (sociaux)?
Que faire dè lors que « le Social » n’est plus un problème mais une source d’énergie? A ce moment on ne peut plus envisager les pratiques professionnelles qui y sont référées, sur le modèle du retour à un hypothétique « état normal des choses » (sur un modèle médical); s’impose plutôt un individuel, collectif travail de « transformation » des normes, des pratiques, de l’habitat, de la production et du « vivre ensemble ».
Cela suppose de renoncer petit à petit à de nombreux réflexes autoritaires, comme la tendance à convoquer le public, à attendre des contreparties, à penser en termes de contrats et de « donnant donnant ».
Cela suppose de changer de culture, de ne plus penser en termes de projets, d’objectifs, de résultats, mais en terme de pratiques.
Cela suppose de ne plus se donner d’objectifs qui relèvent de la conception traditionnellement idéaliste du Travail Social.
Il n’y aura plus de RE-tissage de liens sociaux ou éducatifs, de SOUTIEN de la cohésion sociale. A la place, il y aura juste des liens sociaux (pas « RE tissés »), une coéducation au quotidien et des pratiques cohérentes avec les objectifs visés.
Elle est sans avenir, cette dichotomie entre buts et moyens; l’objectif est dans la forme de l’action, elle même.
Cette adéquation nécessaire entre la forme et le fond, c’était ce que la pédagogie Freinet nomme « isomorphisme »; elle suppose à la fois de renoncer à toute étape préalable ou condition d’accès. On ne prépare pas à la démocratie en la fractionnant ou ll’attribuant sous conditions et par petits bouts (des « donnants/donnants »); on ne peut faire d’éducation morale, civique, ou laïque, sans mettre en oeuvre ici et maintenant les véritables droits civiques de tous les acteurs.
Mais cet isomorphisme va plus loin; il renseigne également sur une pratique éducative et sociale qui est globale, ouverte à tous, en un mot « naturelle ».
La forme c’est le fond qui remonte à la surface (V.Hugo)
Ce que vous écrivez EST génial. Cela signifierait-il que “les autorités” ont enfin compris que nous sommes des vivants ? Si vous voulez bien, je copie votre texte et j’en fais part à mon environnement. Et comme j’ai peur que vous n’acceptiez pas, je le fais de ma propre initiative.
Comprenez que nous avons tellement souffert de l’aveuglement du “pouvoir”, qu’une aussi bonne nouvelle doit être connue de tous.