Le projet de loi Blanquer « pour une école de la confiance », tel qu’adopté en procédure accélérée par l’Assemblée nationale, avec sa sélection sociale aggravée et ses mesures de mise au pas des personnels, ne leur suffisait pas.
Lors du passage du projet devant le Sénat, le 21 mai, la droite y a ajouté une série de mesures encore plus antisociales et contraignantes.
Reprenant la loi Ciotti de 2013, qui avait été abrogée, l’actuel projet de loi prévoit la suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire, à partir de quatre demi-journées sur un mois.
Un autre amendement a étendu l’interdiction de signes religieux ostentatoires -notamment le port du voile- aux parents accompagnant des élèves lors de sorties scolaires.
Trouvant encore insuffisante l’obligation d’afficher emblème national de la République française, drapeau tricolore, drapeau européen et paroles de l’hymne national dans les salles de classe, les sénateurs y ont ajouté l’affichage de la devise de la République.
En commission le 30 avril un amendement avait déjà été adopté pour « préciser que la relation entre l’élève et l’enseignant est une relation d’autorité, confortée par l’engagement et l’exemplarité des personnels de l’éducation nationale ».
Et la suppression de l’amendement prévoyant la création des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) regroupant un collège avec plusieurs écoles ne trompera personne : il s’agissait avant tout d’éviter la fronde des maires de petites communes rurales…
Le texte final, à voter par les deux assemblées, sera peut-être encore modifié, et des amendements retoqués. Mais l’essentiel est dans cette volonté de fermer, de museler, de restreindre, aux antipodes d’une école égalitaire et émancipatrice. Jusqu’où iront-ils ?
Jusque là où nous les laisserons aller.