Le Collectif Questions de classe(s) en partenariat avec la revue Casse-rôles prépare un dossier « éducation libertaire ». Vous pouvez nous envoyer votre contributions (qui seront acceptées dans la limite de la place disponible…) en écrivant à admin chez questionsdeclasses.org
Les militants et militantes anarchistes (mais pas seulement…) ont toujours eu à cœur d’imaginer et surtout de mettre en pratique une autre pédagogie, égalitaire, populaire et… libertaire.
Mais, peut-on apprendre à désobéir ? Peut-on enseigner sans autorité, dans et pour la liberté ? Alors même que, pour certain·es, l’idée d’une « éducation anarchiste » relève d’une monstrueuse contradiction ou d’un doux rêve utopique, le défi d’une pédagogie émancipatrice a été relevé.
« Amants passionnés de la culture de soi-même » (Fernand Pelloutier), aspirant à « donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter » (Louise Michel), le socialisme anti-autoritaire a été aux avant-postes de la transformation de l’école : à l’ombre des barricades de la Commune de Paris, au sein de « républiques d’enfants » autogérées (de l’orphelinat de Cempuis de Paul Robin aux écoles zapatiste du Chiapas au Mexique, en passant par les « Écoles modernes » de Catalogne ou d’Ukraine…) ; dans les organisations syndicalistes révolutionnaires et les Bourses du travail, comme dans les collectifs enseignants (mouvement Freinet, pédagogie autogestionnaire, etc.), les anarchistes n’ont eu de cesse de lier pédagogie et révolution.
On leur doit la coéducation des sexes, la remise en cause des châtiments corporels, des punitions et des évaluations, le refus du dressage de la « pédagogie noire », le rejet de tous les catéchismes – religieux, républicain ou même révolutionnaire –, et surtout le développement de pratiques actives et coopératives, etc.
Autant d’idées qui ont parfois perdu leur parfum de scandale… sans que le programme d’une éducation individuellement et collectivement émancipatrice n’ait été « bouclé ». Ce dossier sera bien entendu l’occasion de revenir sur l’histoire et l’héritage de ce long combat pour une autre école et une autre société. Mais il s’agira surtout de questionner l’actualité et la nécessité d’une éducation libertaire à l’heure où l’éducation est devenue le champ d’intervention privilégié des partisans de l’Ordre moral « réac-publicain » et se voit « en même temps » livrée à la marchandisation néolibérale.
Bonjour
Nous observons depuis un an nos filles (10 et 12 ans) grandir sans les contraintes horaires de l’école. Et c’est un plaisir de les voir se concentrer sur ce qui les motivent et les enthousiasment.
Nous maintenons, peut-être par notre propre conformisme, les apprentissages scolaires le matin. Et l’après midi elles sont libres. Elles sont dans la natures (se qui pour nous représentent une chance malheureusement pas accessible à tous), mais surtout le fait d’avoir ce temps libre permet qu’elles prennent le temps de savoir se qui les intéresse et se qui est important pour elle. Elle vont ainsi vers ce qui les motivent vraiment.
Ça nous semble primordiale, au lieu de se faire bourrer le crane de chose qui font juste parti d’un socle commun générale, mais pas centré sur la curiosité et l’éveil de l’enfant.
Voilà notre contribution, j’espère que nos filles seront libres et qu’elles apporteront le meilleur d’elle même à cette société, qui a bien besoin de belles énergies libres et humanistes!