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Compte-rendu de la session : « Pédagogie critique féministe »

Le samedi 23 septembre après-midi à la Bourse du travail, la fondation Copernic a organisé trois ateliers sur les pédagogies féministes. Environ, une cinquantaine de personnes y ont participé.

Un premier atelier a été consacré aux pédagogies critiques féministes. Après une brève introduction sur l’histoire du lien entre mouvement féministe et pédagogie critique, les participant-e-s ont échangé autour de leurs expériences actuelles d’enseignement. Le questionnement a en particulier porté sur la possibilité de mettre en place des institutions féministes permettant de réguler les rapport sociaux de genre dans les pratiques de éducatives, y compris les pratiques coopératives. Les participant-e-s ont échangé sur les pratiques de régulation qu’ils/elles avaient pu mettre en place dans leur activité professionnelle. Des participantes ont également souligné l’importance de prendre en compte l’ensemble des rapports sociaux, en particulier également de racisation, lorsque l’on aborde les questions de genre en éducation.

Un deuxième atelier, animé par la SCOP L’Engrenage, a été consacré aux rapports de domination hommes/femmes dans le cadre du travail et des organisations collectives et militantes. Après un temps de rencontre entre chacune des participantes, l’atelier à débuté par la présentation du livre collectif “Éducation populaire et féminisme. Un combat trop ordinaire. Analyse et stratégies pour l’égalité” (La grenaille, 2016), les participantes ont choisi d’arpenter un extrait du livre intitulé “La présence du patriarcat dans nos pratiques d’éducation populaire – posture d’animation, de formation ; le rapport au savoir” (partie 2 pages 125-138). L’arpentage a été suivi d’un temps de réactions et d’échanges.

Un troisième atelier a été introduit par Audrey qui a donné quelques éléments théoriques sur la pédagogie critique. Fatima a embrayé sur les ABCD de l’égalité, un programme initié sous l’égide de Mme Belkacem alors Ministre des droits des femmes contre le sexisme et les stéréotypes de genre, qui partait du principe qu’on ne peut combattre les discriminations sexistes sans en déconstruire la racine idéologique. La fashosphère proche de Soral, notamment Farida Belghoul, a utilisé le terme théorie du genre pour diaboliser ce programme en organisant des journées de retrait de l’école en envoyant des sms mensongers aux parents d’élèves, comme quoi on allait enseigner la masturbation aux enfants ou les perturber dans leurs identités sexuelles. Il est d’ailleurs intéressant de voir que la fashosphère est au moins autant mobilisée à présent sur les questions du genre que de la “race”, car pour elle, la dévirilisation de la civilisation blanche et les droits reproductifs acquis (contraception, avortement, mariage pour tous) la vulnérabiliserait face au “grand remplacement” de l’immigration. L’abandon des ABCD a marqué une victoire symbolique forte et a pu influencer le corps enseignant et les parents d’élèves dans la diabolisation du mot “genre” devenu tabou. Après ce petit exposé,  nous avons réalisé le “jeu de la rivière”, qui consiste à se placer d’un côté (oui) ou de l’autre (non) de la rivière afin de se positionner physiquement en fonction des questions, telles que : Avez-vous déjà entendu parler de pédagogie féministe ? Avez-vous déjà vécu une expérience sexiste? raciste ? homophobe ? Avez-vous pu agir dessus ? Nous nous sommes ensuite séparées en plusieurs groupes de 4 personnes environ pour discuter des expériences positives et négatives que nous avons eu à gérer face à des situations de discriminations ou de propos sexistes, entre autres, en classe.

Nous vous donnons rendez-vous prochainement pour une nouvelle session consacrée cette fois à pédagogie critique et inégalités sociales économiques.

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