Assez des collusions entre l’Éducation nationale et le MEDEF !
Assez des collusions entre l’Éducation nationale et le MEDEF !
Les enseignant-e-s de toute la France ont reçu le lundi 19 septembre 2016 un courrier électronique de Florence Robine, Directrice générale de l’enseignement scolaire au Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche les invitant à s’inscrire aux stages proposés par le CERPEP : « Le Cerpep, Centre d’Etudes et de Recherches sur les Partenariats avec les Entreprises et les Professions, offre aux enseignants de toutes les disciplines et à tous les personnels de l’éducation nationale la possibilité de réaliser une visite ou un stage en entreprise de 1 à 5 jours ». C’est une nouvelle marque de la collusion de plus en plus grande du Ministère avec le MEDEF et sa soumission aux attentes des entreprises.
On ne compte en effet plus ces intrusions du privé dans le système scolaire. Total participe au financement du périscolaire. Le ministère a renouvelé son contrat avec Microsoft au détriment du logiciel libre et de l’interopérabilité. Google organise des formations qui figurent dans des Plans Académiques de Formation. Les entreprises (mais pas les syndicats !) interviennent dans la formation des professeur-e-s de Sciences Economiques et Sociales et ont droit à leur « semaine de l’entreprise ». L’agence de formation américaine, privée, lucrative et low-cost des enseignant-e-s Teach for France a obtenu un partenariat avec l’Académie de Créteil : une trentaine de contractuel-le-s seront ainsi « sélectionnés, préparés, accompagnés » par Teach for France dans l’éducation prioritaire. La liste est loin d’être exhaustive. Les partenariats public-privé se multiplient, de la maternelle à l’université.
SUD éducation dénonce ces collusions et appelle le ministère à respecter l’indépendance du service public d’éducation.
Nous répétons ce que nous avons dit au début de la législature lorsque cette orientation était annoncée : éduquer ce n’est pas conforter les hiérarchies sociales, ce n’est pas tout subordonner à l’employabilité future des élèves et des étudiant-e-s. Les valeurs portées par SUD éducation sont à l’opposé de celles de l’école-capitaliste où le culte des évaluations, les indicateurs, le management, le mérite, l’individualisme priment sur l’éducatif. Nous estimons bien au contraire qu’il faut promouvoir les pratiques et valeurs coopératives d’entraide, entre collègues et entre élèves pour construire ensemble une autre école dans une autre société, égalitaire et émancipatrice.
Appeler les entreprises à prendre plus de place encore dans l’école, c’est attaquer le service public d’éducation. Nous refusons et refuserons toujours de traiter les élèves et les étudiant-e-s comme de la chair à patron-ne. Nous refusons que les enseignant-e-s soient « formé-e-s » par et pour les entreprises capitalistes. Pour SUD éducation, résolument, l’École n’est pas une entreprise, l’Éducation n’est pas une marchandise.