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Éducation à la sexualité : du bricolage pour un projet primordial

Éducation à la sexualité : du bricolage pour un projet primordial
Communiqué de la fédération SUD éducation (mardi 23 octobre 2018)

Les objectifs définis dans la circulaire sur l’éducation à la sexualité, publiée au BO le 13 septembre, sont ambitieux mais cela nécessite des moyens et du personnel.

Dans cette société, les discours normatifs et les pressions sociales pèsent lourdement sur les sexualités et le rapport aux corps des individu-e-s et participent à la perpétuation du sexisme et des LGBTQIphobies. L’éducation aux sexualités est donc un enjeu de l’égalité entre toutes les identités de genre et de l’égalité entre toutes les orientations sexuelles.

De même la prévention des violences sexistes et sexuelles et de l’homophobie est évoquée. L’éducation au consentement est mentionnée à la toute fin de la circulaire dans une phrase lapidaire. Rien n’est dit de la manière dont nous pouvons permettre à nos élèves d’apprendre à dire non et de leur apprendre à entendre et respecter le(s) « non ». Or nous vivons dans une société imprégnée de la culture du viol.

Cette circulaire n’évoque jamais les moyens financier, humain ou de temps pour la mettre en œuvre. La tâche est immense et les moyens qui nous sont donnés pour la mener à bien sont ridicules.

La circulaire dit bien que cette éducation doit être progressive et transversale mais propose trois séances annuelles. Il semble impossible, en trois séances, d’atteindre les objectifs fixés. Il faudrait plus de temps dans les emplois du temps des élèves et donc plus de personnels pour y arriver et mettre en place de réelles collaborations. L’éducation aux sexualités doit être une éducation globale concernant l’ensemble de la communauté éducative.

Les discussions avec les parents sur le sujet sont nécessaires afin de lutter contre les prises de position réactionnaires de certains mouvements de parents contre l’éducation aux sexualités.

La circulaire rappelle que la formation des personnels est nécessaire. Dès lors, pourquoi l’éducation aux sexualités ne fait-elle pas l’objet de tronc commun obligatoire dans les ESPE et n’est pas systématiquement proposée dans les formations continues ?

La circulaire conseille aussi de mettre en place des partenariats avec des intervenant-e-s extérieur-e-s. Mais où est le budget, tant des écoles et des établissements que des associations pour travailler correctement et sur le long terme ?

C’est bien simple. Pour ne pas bricoler mais mettre en œuvre une éducation aux sexualités de qualité, il nous faut des moyens : du temps, des personnels formés et de l’argent. Or le ministère de l’éducation national a fait le choix de supprimer des postes et le gouvernement a baissé les moyens alloués aux associations d’éducation aux sexualités comme le planning familial. De ce fait, cette circulaire est un joli texte dont la mise en pratique relève du tour de force.

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