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ARE : APPEL A LA VIGILANCE DES PARENTS

« Nos Enfants ne sont pas des Rythmes ! » Rentrée improvisée sous le signe des rythmes scolaires : Parents soyons vigilants ! A Paris, les écoliers ont désormais classe le mercredi matin. Les mardis et vendredis, de 15h à 16h30, la Mairie a promis de nouvelles activités périscolaires gratuites. Pourtant, le manque de moyens humains et matériels et la situation déplorable du périscolaire risquent de continuer. Pour les 662 écoles parisiennes, la rentrée s’annonce donc difficile : improvisation, manque de locaux disponibles pour accueillir les ateliers. Sur un créneau de 1h30, les sorties sont impossibles. Les salles de classe avec les affaires personnelles des enfants seront utilisées deux fois par semaine pour ces ateliers. Les formations promises aux animateurs et ASEM n’ont pas encore démarré et se feront pendant l’année. C’est donc sans la moindre qualification que nombre d’animateurs démarreront les ateliers. Le gouvernement a modifié le taux d’encadrement des activités périscolaires. Un animateur encadrera 18 élèves au lieu de 14 actuellement (un pour 14 enfants de maternelle au lieu de un pour 10), parfois plus en cas d’absence non remplacée. Comment imaginer que la réforme va alléger les journées des enfants alors qu’ils passeront plus de temps en grande collectivité ? La promesse d’un montage d’activités périscolaires « temps de plaisir et de découvertes » a accouché d’une souris. Pour beaucoup d’élèves ce sera « Kaplas » (jeu de construction), 3 heures par semaine pendant un trimestre. Pour d’autres « jeux collectifs », « parcours de motricité », « awalé », comptines, bref de la garderie et rien de différent de ce qui se faisait avant la réforme dans le périscolaire. Evidemment pour certaines écoles « vitrine » la mairie a mis le paquet : théâtre, sport, musique voire initiation aux langues – mais c’est très loin d’être la majorité des cas. La rentrée va donc accentuer les inégalités d’un arrondissement à l’autre, d’une école à l’autre et même entre les élèves au sein d’une même école. Et si la concurrence entre les écoles et les élèves pour les activités périscolaires étaient l’avenir de cette réforme mal ficelée ? Parents d’écoles publiques, nous nous sommes mobilisés contre le coup de force de la Mairie et pour une réforme des rythmes scolaires concertée et dotée de moyens répondant aux besoins des élèves, dans un projet scolaire cohérent. Nous exigeons des moyens immédiats pour garantir des activités périscolaires de qualité dans l’ensemble des écoles parisiennes : – Taux d’encadrement de 1 animateur pour 10 enfants de moins de 6 ans et 1 animateur pour 14 enfants en élémentaire. – Plan de formation (initiale et continue) et titularisation des animateurs. – La copie des projets des associations intervenant dans les écoles, indiquant les fonctions et formations de chacun et le protocole de remplacement Parents soyez attentifs au nombre d’ateliers prévus, au nombre d’enfants par atelier, à l’âge, aux missions et à la formation des animateurs, aux locaux utilisés et comment le sont-ils. Faites nous remonter les informations ! Le collectif « Prenons le temps pour nos enfants ! » Retrouvez nous en ligne sur : http://prenonsletempspournosenfants.blogspot.fr/

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2 Comments

  1. Valérie Guiffrey

    ARE : APPEL A LA VIGILANCE DES PARENTS
    J’aimerais attirer votre attention sur les appels d’offres aux associations dans le cadre de la réforme de l’ARE. Le système d’attribution est particulièrement opaque.
    Il semble que certaines associations aient perçu des subventions sans avoir retournées de dossier ??? Ce pourquoi nous demandons la copie des projets des associations intervenantes.

    Des associations proposant des ateliers d’initiation aux langues étrangères se sont présentées d’elles même ds plusieurs écoles parisiennes sans être annoncées le mardi de la rentrée. Aucun membre de la communauté éducative ne sait qui les envoie. Alors que les élus et les REV ont travaillé tout le mois d’août (travaille vraiment récent), personne ne sait ???
    Ces associations de langues n’étaient pas planifiées sur les plannings des différentes écoles visitées, un oubli, un rajout de dernière minute ?

    Que de zones d’ombre concernant les associations !
    Auriez des informations ?
    merci

  2. Valérie Guiffrey

    ARE : APPEL A LA VIGILANCE DES PARENTS
    Un article du journal Le Monde daté du vendredi 6 septembre sur le sujet

    Des parents racontent “leur” première semaine à 4 jours et demi d’école

    LE MONDE | 06.09.2013 à 09h58 • Mis à jour le 06.09.2013 à 16h15 | Par Mattea Battaglia

    Ils ont un peu le sentiment que leurs enfants font office de “cobayes”. Le sentiment, aussi, que c’est à eux de trouver le bon rythme. Comme la plupart des parents des 1,3 million d’écoliers revenant à la semaine de quatre jours et demi en cette rentrée, Marion Gauthier, 38 ans, ne demanderait pas mieux que d'”être convaincue de l’intérêt de la réforme”.

    “C’est sur la durée qu’on saura vraiment si elle est bénéfique aux élèves”, concède cette formatrice au Greta, mariée à un enseignant et mère de trois enfants – en maternelle, en CM1 et en 3e. En attendant, la jeune femme s’autorise à douter. Il faut dire que sa situation familiale est un peu originale : “Deux de mes enfants appliquent la réforme, tandis que mon mari, qui enseigne à 6 km de là, ne la fait pas !”

    Dans leur village de Beaumont-la-Ronce (Indre-et-Loire), 1 200 habitants, c’est l’équipe enseignante qui a convaincu la municipalité de rejoindre le rang des 4 000 villes changeant de rythme dès 2013, dit-elle. “Lors des débats organisés par la mairie, on nous a expliqué qu’une matinée à l’école en plus, pour eux, ce sera mieux que d’être au centre aéré ou devant la télé. J’entends ces arguments. Mais je revendique pour mes enfants le droit à l’oisiveté, à l’ennui, à la rêverie. Un droit de se réaliser ailleurs qu’à l’école.”

    “COURSE CONTRE LA MONTRE”

    Le droit à l’ennui, Valérie (elle a préféré rester anonyme), 43 ans, ne sait pas vraiment ce que c’est : sa fille Mathilde, 9 ans, “réclame d’aller à l’école tous les jours… depuis toujours”, confie-t-elle. “Alors pour elle, se lever un jour de plus, c’est plutôt une bonne nouvelle !”, s’amuse cette assistance commerciale, installée à Saint-Pierre-du-Mont (Landes). Avec deux garçons de 12 et 15 ans, une fille en CM1, et 80 km à effectuer chaque jour en voiture pour aller travailler, Valérie tâtonne encore pour trouver son “organisation idéale”.

    “Mon mari embauche de bonne heure”, explique-t-elle – 7 heures. “L’an dernier, le mercredi, on déposait Mathilde au saut du lit chez des amis. Cette année, je devrais pouvoir la laisser à la garderie dès 8 h 15, trois quarts d’heure avant le début des cours, pour être au boulot avant 9 heures, et de retour entre 13 et 14 heures. C’est la course, et encore, je ne travaille qu’à temps partiel.”

    Cyrielle Poncy, assistante de direction à Paris, redoute elle aussi cette “course contre la montre”, même si la réforme ne bouleverse par l’emploi du temps de ses filles – l’une en CE1, l’autre en CM2. “Le mercredi, elles allaient au centre aéré, explique la jeune femme. Peu de sorties, peu d’activités, beaucoup de coloriages et de Kapla… En grandissant, ça ne leur suffit pas ! Qu’elles passent la matinée en classe, on s’en réjouit toutes les trois.”

    RÉFORME QUI SE FAIT “À MARCHE FORCÉE”

    Elle garde pourtant l’impression d’une réforme qui se fait “à marche forcée”, “contre l’avis des principaux intéressés”. Des slogans qu’elle a déjà utilisés au plus fort de la contestation de la réforme à Paris, cet hiver, quand, avec d’autres “mamans FCPE” qui ne se reconnaissaient plus dans le positionnement de la principale fédération de parents – favorable à une application immédiate –, Cyrielle Poncy a lancé le collectif “Prenons le temps pour nos enfants”.

    “Nos craintes d’alors semblent fondées : le contenu des ateliers périscolaires qui leur ont été proposés, ce mardi, dans leur école du 19e arrondissement, n’a rien à voir avec ce que la Ville a affiché, assure-t-elle. On nous a parlé d’ateliers photo ou journalisme… mais la plupart des enfants ont joué dans la cour.”

    Dans le quartier des Razes, à Feyzin (Rhône), petite commune de la banlieue lyonnaise où le ministre de l’éducation, Vincent Peillon, est venu défendre sa “révolution douce” le 27 août, les “parcours de découverte” promis par la ville tardent aussi à démarrer, regrette Muriel Laurent, mère de deux filles de 8 et 5 ans. Mais elle compte beaucoup dessus. “On nous a dit que l’aide aux devoirs serait assurée par un professeur à la retraite, explique cette assistante juridique de 35 ans. Pour moi, ce n’est pas évident de me pencher sur les devoirs le soir… Que quelqu’un de formé puisse s’en charger m’a vraiment rassurée.”

    “TOUCHER AU TEMPS, C’EST TOUCHER AUX HABITUDES”

    Serein, Sylvain, 31 ans, ne l’est pas vraiment. Sa ville, Montbéliard (Doubs), a opté pour un retour à l’école le samedi matin. “Je sais bien que l’argument est futile, mais se lever le samedi quand on travaille toute la semaine, et que votre enfant n’est encore qu’en maternelle, ça pèse”, confie cet ingénieur automobile, père de deux petits garçons – l’un en grande section, l’autre encore en nourrice.

    “Je pense aux couples séparés, qui comptent beaucoup sur le week-end pour rattraper le temps qu’ils n’ont pas avec leurs enfants. Et j’appréhende déjà la rentrée 2014, quand j’aurai un enfant en CP, un autre en petite section, et qu’il ne sera plus question de sécher l’école le samedi… au moins pour l’aîné !” Rémi, 36 ans et deux enfants en maternelle, s’inquiète surtout de “la fatigue qui va s’accumuler”. “A Tours, des ateliers sont organisés sur la pause de midi. Cela risque fort d’empiéter sur le temps de repos des petits.”

    Dans les arguments soulevés par les parents, le sociologue Jean Viard ne perçoit rien de futile. “Le temps renvoie à quelque chose d’extrêmement intime. Toucher au temps, c’est toucher aux habitudes, aux petits arrangements qui font que, chaque jour, on trouve un équilibre entre vie intime et vie professionnelle”, rappelle ce spécialiste des “temps sociaux”.

    “Cela coince même quand on donne du temps aux gens”, dit-il, faisant référence aux inquiétudes soulevées en 1936 par l’instauration… des congés payés. “Dans notre société de la discontinuité, où tout un chacun peut, au long de sa vie, changer de profession, de lieu de vie, de partenaire… l’école reste une structure évoluant suivant son rythme propre”, ajoute-t-il. Toute la question est de savoir si ce “rythme propre” est bien le rythme de l’enfant.

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    Mattea Battaglia

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