Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, le patron-président Trump a annoncé vouloir annexer le Groenland, le Canada et Panama, et a suggéré de déporter la population de Gaza, par exemple. Son copain, le patron Musk, en charge de dégraisser l’administration fédérale étasunienne, fait des saluts nazis en public et déclare dans des vidéos son soutien à différents partis d’extrême-droite en Europe.
Plein de choses qu’on aura sûrement oubliées quand vous lirez ces lignes, tant le monde va vite (contrairement à la rédaction de la LMH). On entend alors parler de défense européenne, d’avoir des armées capables de se passer du tonton d’America. En France, le budget de la défense pourrait être augmenté, et on ne sait pas encore aux dépens de quoi : santé ou éducation ? Les deux ? Mais si le débat est vraiment ouvert, on se pose la question : ne faudrait-il pas plutôt qu’on ait moins d’armées ?
Comme on le sentait venir, on a prévu un dossier sur le militarisme que vous trouverez dans le présent numéro. Vous verrez que niveau éducation, les tendances actuelles sont plutôt à s’inspirer des treillis, les prof·fes doivent être aux ordres et les gamin·es se fondre dans le moule.
Et pourtant, en janvier 2025 le Sénat s’est prononcé pour la suppression du Service National Universel (SNU). Non pas que les sénateur·ices aient, comme nous, la nausée à l’idée de mettre la jeunesse sous la coupe des bidasses, mais tout simplement parce que ça coûte cher. La Cour des comptes évalue la généralisation du SNU entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an. Trop cher donc.
Mais ne vous réjouissez pas trop vite ; même si ce délire macronien périclite (et on ne boudera pas notre joie, comme quand le vieux Le Pen casse sa pipe), le militarisme creuse son trou à l’école. Les liens qu’établit l’armée avec la jeunesse sont nombreux et variés, à l’école ou ailleurs. On verra que ce n’est pas nouveau d’apprendre aux marmots à bien s’aligner et à tenir un fusil, que l’uniforme est une lubie bien tenace et que Youtube est finalement un super outil pour rendre la guerre rigolote. Enfin, on a jugé important de traiter du recrutement militaire dans les colonies, qui touche des populations fragilisées économiquement.
Sinon, même sans les militaires, l’éducation a de plus en plus de soucis à se faire, avec une hiérarchie toujours plus avide de contrôle qui cherche à mettre au pas le monde éducatif. On parlera des projets de l’extrême-droite pour les enfants et enfin de la manière de traiter la jeunesse populaire. Vous pourrez aussi lire, entre autres, un article qui vous parle de ne pas suivre les règles, un autre sur l’autodéfense féministe, ou encore quelques lignes traitant des élèves à la rue toujours plus nombreux·ses à Paris, et on vous proposera un petit rappel sur l’atome et son industrie.
Côté international on fera un tour du côté de la Turquie dirigée par Erdoğan, toujours plus réactionnaire avec ses prof·fes, et de la situation en Palestine, à travers l’interview d’un camarade du centre social Laylac, près de Bethléem en Cisjordanie occupée.
Mais que toutes ces joyeusetés ne vous empêchent pas de lire des bouquins, de mater des films, de contempler le vol des oiseaux ou le sourire de l’ami·e, ou de vous bouger le corps en concert, comme celui du groupe de rock drômois Blast and Curious animé par la colère et la joie. Iels nous ont accueilli entre deux rafales de mistral pour fignoler ce numéro. Que leur générosité, leur humour et leur engagement soit ici salué. Et à vous qui nous lisez, organisez-vous, syndiquez-vous, et bonne lecture !