Billet de Une

Edouard Geffray, « nouveau » ministre

Sorti tout droit de l’ENA en 2005, il file au Conseil d’État, puis rejoint la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), dont il sera secrétaire général. Il entre au ministère de l’Éducation Nationale à peu près en même temps que Jean-Michel Blanquer, d’abord directeur des ressources humaines puis, en 2019, directeur général de l’enseignement scolaire.

Il a un peu publié : un article dans un mélange en hommage à Jean-Marc Sauvé en 2020, un manuel de culture générale aux concours administratifs et un code de la protection des données personnelles annoté, édition qu’il a dirigée.

Des recherches un peu poussée ont échoué : il n’a jamais parlé de pédagogie, nulle part. Il est fort possible, et même probable, qu’il connaisse particulièrement bien (comme cela a été écrit ici ou là) les « arcanes du ministère de l’éducation nationale » mais pour ce qui est de l’école, disons que c’est plus douteux.

Comme DGESCO il a mis en œuvre, entre autres :

  • La réforme du bac
  • Les formations obligatoires à la laïcité
  • La gestion de la crise du COVID 19 à l’éducation
  • La réforme du « choc des savoirs »

Sans vouloir être malveillant, force est de constater que tout ça n’a pas très bien marché (et ne marche toujours pas mieux).

Il était DGESCO au moment du meurtre de Samuel Paty, qu’il a comparé publiquement à une chute dans un escalier (sur le plan administratif s’entend).

Il a conduit la mise en œuvre du Conseil National de la Refondation, il est capable de prononcer sans rire des phrases comme : « Nous allons demander aux académies d’identifier un ou deux projets du CNR très transformants et duplicables, qui feront l’objet d’une évaluation renforcée et auront vocation à être promus et utilisés à plus grande échelle » (AEF dépêche n’691332, 27/04/2023). Ce lourd dispositif, vendu sous le slogan « Notre école, faisons la ensemble » n’a donné à peu près aucun résultat identifiable. L’échec est patent.

Conclusion ? On espère que ce monsieur, qui croit dur comme fer au culte de l’évaluation et du pilotage par les résultats, ne s’est pas aperçu qu’il fallait un certain goût du paradoxe pour accepter le poste qu’il vient de rejoindre après tant d’échecs.

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