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Évaluations 2019 : des silences qui en disent long par Roland Goigoux

Le ministre de l’Education nationale masque l’échec de sa politique de dédoublement des CP en éducation prioritaire. Cet échec est visible en étudiant les données fournies par la DEPP à propos des élèves à la rentrée du CE1.

La communication ministérielle sur les premiers résultats des évaluations CP et CE1 de la rentrée 2019 met en avant quelques progrès mais passe sous silence des résultats décevants en lecture-écriture qui contredisent les gros titres de la presse (cf. par exemple le JDD du 3 novembre).

Lire la suite de l’article publié le 5 novembre 2019 sur le blog de Roland Goigoux :
https://blogs.mediapart.fr/roland-goigoux/blog/051119/evaluations-2019-des-silences-qui-en-disent-long

1 Comment

  1. Jean Ravestein

    Évaluations 2019 : des silences qui en disent long par Roland Goigoux
    Chez les enseignants, (cf notre ouvrage 2019) c’est massivement qu’ils pointent le problème des effectifs importants comme majeur dans les obstacles qui les empêchent de bien faire leur travail. Ainsi, ils sont quasiment unanimes à répondre « d’accord » (91 %) à la question : « le nombre important d’élèves dans une classe joue beaucoup sur l’échec scolaire ».
    Les classes surchargées arrivent en tête également lorsqu’on leur demande de hiérarchiser les causes possibles de l’échec des élèves. Ils évoquent plus précisément les conséquences des sureffectifs : l’impossibilité de gérer l’hétérogénéité des niveaux entre élèves, celle de pratiquer l’oral (surtout en langues vivantes), celle de ne pas pouvoir bien s’occuper des élèves en difficulté sans pénaliser les autres.
    Pour eux, pas de « pédagogie différentiée » possible avec des effectifs supérieurs à 20 élèves (15 en REP).
    Faut-il croire Thomas Piketty et Mathieu Valdenaire qui montraient qu’une réduction supplémentaire de cinq élèves par classe en REP conduirait à une réduction des inégalités de réussite scolaire de 46 % ? (2006), ou serait-ce « une illusion commune » (Cherkaoui & Linsay, 1974) selon laquelle la réussite est fonction inverse de l’effectif, et que la réduction du ratio maître-élève ne commencerait à être efficace que si, en même temps, les enseignants en profitaient pour mettre en place des pratiques très structurées spécifiques tirant profit de cette réduction (Molnard &Al., 2013).
    En pauvres mots, si on baisse les effectifs pour continuer comme avant, rien ne se passe à part plus de confort pour l’enseignant ; comme le dit Marcel Crahay (2013) : « un enseignant inefficace avec trente élèves le sera tout autant avec quinze, sinon plus ». Donc, mis à part le cas des REP, que sait-on exactement ?
    Pas grand chose scientifiquement, mais en tous cas ce n’est pas la première fois que le ministère nous enfume: voir la remise en question des préconisation de la DEEP aux IA (on peut augmenter les effectifs) suite au rapport Meuret (2010) et aux manips pipeaux qui ont suivi (Bressoux & Lima, 2011).

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