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Appel à contribution : Écrans / numérique et éducation

Mobiles, télés, consoles de jeu, tablettes et ordinateurs rythment et dévorent notre quotidien. Que change le numérique pour les enfants, les élèves, les parents, les enseignants et les personnels de l’éducation dans leurs vies ?

Le n° 9 de la revue N’Autre école prévu pour mai 2018 est en préparation et nous lançons un appel à contributions. L’idée de ce numéro fait suite à un stage syndical ouvert à tous et toutes et organisé par Sud éducation 91 à l’automne 2016.

Nous souhaitons confronter nos points de vue et nos pratiques, donner des arguments pour une critique sociale, éducative et pédagogique du numérique à l’école, en abordant différents aspects de la question : les écrans et la santé des enfants, les enseignants et les élèves face au numérique, les personnels et le numérique (bureaucratie, management et numérique), la pédagogie et le numérique (numérique, outil ou méthode ?, numérique et innovation), etc.

Nous attendons vos propositions de contributions pour le 15 décembre 2017 au plus tard ; les textes devront nous parvenir pour fin janvier 2018. Nous organiserons début 2018, des réunions du comité de rédaction de la revue avec les personnes intéressées par ce numéro.

A vos plumes, stylos et … claviers !
Benjamin Preciado, François Spinner, coordinateurs du numéro.

Post scriptum. Nous souhaitons recevoir des propositions de textes courts, de 4500-5000 signes (1 page) à 10000-15000 signes maximum (4 pages), des propositions d’illustrations, d’entretiens, etc. Pour les modalités techniques et éditoriales, vous pouvez nous contacter à cette adresse : numerique9[@]questionsdeclasses.org

4 Comments

  1. Danièle Dugelay

    Appel à contribution : Écrans / numérique et éducation
    Je ne veux pas faire une véritable contribution ; A la retraite depuis près de 20 ans, je me sens un peu dépassée (ma petite-fille dirait “has-been”, mais le français est assez riche pour éviter d’aller piquer dans les assiettes d’autres langues.

    Je souhaite vous parler d’expériences familiales récentes. Les difficultés d’apprentissage sont parfois liées à des problèmes de “dys”. Personnellement, je n’ai jamais été formée au repérage de ces obstacles chez les élèves. Certains doivent fournir des efforts pour lire un texte si importants qu’ils ne peuvent plus en consacrer à la compréhension.

    Par expérience, je sais qu’il suffit d’agrandir les caractères et espacer les paragraphes pour bien aider ces enfants. C’est alors que le numérique devient indispensable. L’élève organise lui-même l’affichage sur une liseuse, un ordinateur et, peu à peu, il arrive à dépasser son handicap. Oui, le mot est lancé et j’en veux particulièrement à mes collègues qui conseillent aux parents de ne pas médicaliser ces difficultés. Cela donne des enfants perdus, épuisés par les efforts qu’ils doivent faire, dégoûtés par les mauvais résultats, déprimés et refusant l’école. Ces enseignants n’y connaissent rien, alors qu’ils se taisent !
    Il existent maintenant des logiciels pour adapter le travail aux possibilités des enfants “dys” et, par ignorance des pédagogues, il existe dans chaque classe des pauvres gamins qui se morfondent et se découragent. Pourquoi ? Il devrait y avoir des liseuses dans les écoles, mais aussi dans les bibliothèques avec des textes pour enfants et pas seulement des romans pour les mamies et papys dont a vue baisse.

    Je connais une lycéenne de 15 ans, atteinte de dyspraxie, qui est en seconde dans un lycée public spécialisé dans les études scientifiques. C’est une excellente élève, elle travaille sur ordinateur. En maternelle déjà, elle n’aimait que la gym car le reste était trop difficile : elle n’aimait pas l’école. Le mystère n’a été éclairci qu’en CE2 grâce à l’entêtement et la vigilance des parents. Elle a eu la chance par la suite d’avoir des professeurs compréhensifs et dévoués qui prenaient plaisir à l’avoir dans leur classe. En effet, ces enfants se révèlent souvent très intelligents, très curieux, peut-être parce qu’ils cherchent en permanence d’autres façons d’utiliser leur cerveau pour contourner leurs difficultés.

    Pour ces élèves, le numérique et l’écran sont des outils aussi indispensables que le crayon ou le stylo pour d’autres.

  2. Bourdeverre

    Appel à contribution : Écrans / numérique et éducation
    Beaucoup de questions: – concernant les élèves: me déplaçant dans différentes écoles, j’observe de moins en moins d’élèves en situation d’écrit , même par le numérique, puisque les tablettes ont remplacé les ordinateurs; les élèves savent trouver les infos mais ne savent plus les transcrire , faute d’entrainement au traitement de texte.
    Les tableaux numériques offrent du confort pour les enseignants techniquement, et groupe plus rapidement l’attention des élèves , mais en les rendant plus passifs en ce qui concerne les fonctions instrumentales.
    Un fossé se creusent entre les enseignants maitrisant la technologie du numérique et les autres qui passent beaucoup de leur temps à chercher et à comprendre les manipulations exigées dans les différentes académies.
    ex: les nouveaux programmes en lignes sont de plus en plus indécodables; les enseignants cherchant sur différents sites de l’éducation Nationale. Notre “bible” est décryptée de différentes manières.
    Il existe un paradoxe dans la gestion du temps: Le “tout en ligne” ne fait pas gagner du temps, paradoxalement les portables permettent de monter une séance en 15 mn!
    Le numérique déplacerait -il les priorités de l’enseignant.?

  3. brunel

    Appel à contribution : Écrans / numérique et éducation
    Les enfants sont plongés dès la naissance dans le monde des écrans et très souvent sans filtre et cela de plus en plus…nombre de parents d’aujourd’hui sont nés avec les écrans et ne jugent pas nécessaire de mettre des filtres et des limites de temps…Les enfants passent dès le plus jeune âge de la tablette, au smartphone en passant par la télévision… Or les écrans, comme le feu, il faut les apprivoiser et cela peut apporter le meilleur comme le pire…
    Je suis enseignante en PS de maternelle et je vois tous les ans de très jeunes enfants confrontés à des images choquantes de jeux vidéos, séries ou journaux télévisés car les nounous ou parents sont très peu conscients de l’effet des images sur des cerveaux encore immatures. Certains enfants regardent les frères ou pères jouer à des jeux vidéos violents, ou bien subissent des images inadaptées (clips très suggestifs, journaux télévisés..) lorsque la télévision est allumée en continu. D’autre part on constate de plus en plus de problèmes et retards de langage, de motricité fine ou globale, de violence dans les cours de récré et de cas d’obésité dus en grande partie à un usage trop important et inadapté des écrans.
    Fort de ce constat, je mène dans mon village avec les enseignants de l’école une Semaine sans écrans depuis 9 ans. Le but : se déconnecter pour prendre du recul, prendre le meilleur des écrans et tenter d’éviter le pire. En classe, nous ouvrons des moments de parole, d’échange sur les peurs et toutes les émotions suscitées par les écrans. Les enseignants, associations, parents du village s’engagent pour aider les enfants en « manque » d’écrans à se déconnecter en proposant des activités pendant cette semaine et en dehors du temps scolaire (promenades, jeux de société, bricolages, balade en vélo, skate parc, cuisine…) . Le but est que chacun prenne conscience de l’importance des écrans dans sa vie et d’en limiter l’usage pour garder une vraie vie sociale, faite d’échanges, de rencontres, de sorties…bref, cette semaine comme nulle autre recrée du lien social ! L’échange est d’autant plus important avec les jeunes enfants ou tout est en construction et doit mobiliser les 5 sens…. Petit à petit certains éteignent la télé le matin, pendant les repas… afin de partager de vrais moments en famille et c’est déjà une petite victoire… Par ailleurs, nous utilisons les ordinateurs en classe, pour des recherches, nous poussons les parents à couper le robinet des écrans, à choisir ce qu’ils regardent, ce qu’ils proposent à leurs enfants et à adapter les contenus et les médias à l’age des enfants. De ce côté nous montrons que le podcast et les DVD sont un vrai plus qui doivent être exploités pour apprendre à faire des choix, limiter le temps d’écran et ne pas subir le flux incessant d’images et du marketing qui va avec et lobotomise nos enfants ! Sur ce sujet nous avons beaucoup à apprendre de la Belgique et du Québec qui font déjà de vraies campagnes de prévention pour adapter l’âge et le contenu des écrans aux enfants et montre comment les accompagner au mieux…
    Bref, les écrans oui mais avec parcimonie et un vrai choix familial !

  4. BOUAKI KOUADIO BAYA

    Appel à contribution : Écrans / numérique et éducation
    Les réflexions sur l’usage et les enjeux du numérique dans l’enseignement réduisent généralement le numérique à « l’avènement d’une société de la connaissance » (Meirieu, 2012). Dans cette perspective, le numérique constitue, à maints égards, une alternative dans la transmission des savoirs et pour les milieux éducatifs de façon générale. De fait, le numérique et le pédagogique se présentent de plus en plus comme deux piliers inséparables des systèmes éducatifs et d’enseignement. En Côte d’Ivoire, même ce mariage entre le numérique et le pédagogique peine à se mettre en place, les politiques d’orientation post-baccalauréat y ont récemment un palliatif à l’incapacité des dispositifs d’enseignement supérieur publics et privés à résorber l’ensemble des bacheliers années après années. Ainsi, depuis la rentrée académique 2015-2016, le Ministère de tutelle de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a ouvert une université dédiée au numérique. Il s’agit de l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire UVCI). Cette université renvoie à des filières intrinsèquement liées aux Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) et se veut essentiellement en ligne, c’est-à-dire à l’enseignement à distance. Pour sa première année de mise en œuvre (2016-2017), l’UVCI s’est vu affectée officiellement 3 500 bacheliers. Pour l’année 2017-2018, l’effectif des affectés est passé 4 500.
    L’observation donne à voir qu’à l’occasion des sessions d’orientation universitaire, des affectés de l’UVCI ne s’y inscrivent pas ou encore usent de moyens tant formels qu’informels pour trouver de la place dans les universités publiques non virtuelles ou universités et grandes écoles privés en dépit du fait que l’enseignement à distance les dégagent des contraintes de mobilité géographique mais aussi des perturbations récurrentes des cours qui s’y observent.
    A partir de ce constat et à travers des entretiens approfondis, le présent projet d’article envisage d’étudier ce que l’affectation dans l’UVCI fait aussi bien aux dispositifs d’enseignement supérieur, aux étudiants affectés et à leurs groupes sociaux d’appartenance au moment où ils ont l’information sur leur l’orientation et après s’être inscrits effectivement dans cette université privilégiant le numérique. Plus concrètement, il s’agit d’examiner les croyances et représentations qui structurent la transmission des savoirs dans un contexte de dématérialisation de la relation d’enseignement. Ensuite, le texte se propose d’étudier les contextes situés (donc séparés) dans lesquels les enseignements sont produits (élaboration de syllabus, etc.), reçus (transmission de savoirs) et validés (l’administration de l’université virtuelle). Enfin, le texte tente de comprendre le type spécifique de processus pédagogique (normes, rôles, modes d’évaluation) à l’œuvre dans un tel mode de transmission des savoirs.

    Références bibliographiques
    Meirieu P., 2012, « La pédagogie et le numérique : des outils pour trancher ? », Kambouchner D., Meirieu P., Stiegler B. (dir,) L’école, le numérique et la société qui vient, éd. Mille et une nuits, Paris.
    Dahmani M. ; Ragnie L., 2009, « L’impact des technologies de l’information et de la communication sur les performances des étudiants », Réseaux, n°155, pp. 81-110.
    Michaut C. ; Roche M., 2017, « L’influence des usages numériques des étudiants sur la réussite universitaire », Revue Internationale de la Pédagogie de l’Enseignement Supérieur, n°33-1.

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