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J’écoute mal un sot qui veut que je le craigne …

Les KroniKs d’octobre :

“J’écoute mal un sot qui veut que je le craigne,
Et je sais beaucoup mieux ce qu’un ami m’enseigne. ”

Victor Hugo: Discours sur l’enseignement mutuel – 1815

Nous autres humains , oublions si souvent que nous avons cette possibilité de nous construire, de nous édifier de l’intérieur. Et nous nous gérons les uns et les autres comme si nous pouvions être dressés, éduqués de l’extérieur, normés, préparés. Nous continuons encore et encore à rechercher des responsables parmi les parents, parmi le milieu, parmi les influences, parmi les écrans. Nous accusons depuis toujours les mauvaises mesures, les mauvaises influences, l’air du temps, les changements technologiques te numériques de tous les maux qui affectent nos sociétés et notre socialité.

Ce que nous n’avons pas su produire, pensons nous, nous devrions le redresser Et voici que sur le constat de l’échec de tous nos efforts pour éduquer, nous investissons la rééducation et la pénalisation comme des étais dérisoires. Même dans nos échecs nous persévérons; nous faisons chaque jour plus mal. Notre imagination ne nous permet que de préparer le pire: suivis, casiers, dossiers, surveillance, mouchards à tous les étages!

Nous sommes toujours condamnés à traiter en étrangers ce et ceux qu’on a toujours cherché à dominer, à dresser, à civiliser, à instruire. Il faut des années pour le comprendre et l’appréhender. Tous nos efforts pour rattraper nos ambitions éducatives ne mènent encore et encore qu’à plus de ruine car c’est le projet lui même qui était erroné. Celui là même qui était mal pensé.

On n’éduque pas un enfant . A la limite , on éduque un chien. Et nul n’apprend rien sans le transformer. On ne peut pas enseigner, on ne peut que donner à vivre, à penser, à aimer…

Nous subissons de tous côtés des incitations , des injonctions à contrôler, surveiller, normer, partout, dans le social, dans l’éducation. La famille elle même, réduite à la parentalité se résume de plus en plus à une litanie interminable de choix que les parents qui ont peu de moyens prétendent faire pour leurs enfants tandis que les parents précaires sont eux, sommés de soutenir des choix extérieurs.

Mais pendant ce temps, là la famille, l’enfance, la rue, la cité, se vident de toute expérience qui peut aider à se construire pour la vie. Où sont les moments de vie, les moments de joie, les moments ensemble. Où sont les collectifs, les identités communes ? Où sont les passions et les amitiés bouleversantes ? Dans quel espace secret, quelle intimité résiduelle les enfants d’aujourd’hui pourront encore se construire alors que nous les scrutons par peur qu’ils deviennent des menaces ou des victimes?

En pédagogie sociale on ne perd pas de temps à inculquer, éduquer, rééduquer, projeter, contractualiser suivre et poursuivre des projets ou des enfants ; nous mettons tout notre soin, toute notre attention à produire à vivre.

Ce que nous visons, ce que nous vivons c’est de l’expérience vécue en pleine conscience de soi et des autres.Ce que nous produisons c’est de la matière, du concret, du complexe. Et pour cela il n’y a qu’une seule voie: briser les barrières, rapprocher l’autre, tous les autres et faire famille là où on nous isole.

UNE SEMAINE EXCEPTIONNELLE DE FORMATION

Une semaine de formation de tous avec tous. Nos amis de l’école d’éducateurs AFERTES et d’Avion sont venus à plus de 30 passer une partie de la semaine avec nous.
Tandis que nous organisions un stage de formation à la Pédagogie sociale pour un groupe de 12 stagiaires sur 3 jours.

Intermèdes Robinson: capitale de la Pédagogie sociale ! Merci à tous nos visiteurs, stagiaires, à notre équipe, à Tito, et à Mélody venue nous apporter une aide essentielle.

Laurent Ott, Centre Social / Espace Vie sociale Intermèdes-Robinson Chilly Longjumeau et Nord Essonne Site, blog et bien plus encore : http://www.intermedes-robinson.org

Site, blog et bien plus encore : http://www.intermedes-robinson.org

1 Comment

  1. Gonçalves

    J’écoute mal un sot qui veut que je le craigne …
    Le métier d’éducateur et d’enseignant est certes différent. Néanmoins dans les deux cas nous “éduquons”. Et “éduquer” n’est pas un gros mot, non, c’est un grand mot quand on le saisit dans son étymologie latine : educare « élever, instruire », fréquentatif de educere « faire sortir, élever ».
    Vouloir élever, instruire, faire sortir de leur zone de confort et de connaissance des individus pour des espaces plus vastes, c’est autrement plus chouette que de vouloir “instruire” des chiens qui eux, soit dit en passant, “se dressent”. Donc pas de confusion possible entre les deux!!

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