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Islamophobie : pour un libre débat, contre la censure (LDH)

Communiqué de la Ligue des Droits de l’homme

La LDH condamne sans réserve la campagne menée par plusieurs associations qui a abouti à l’annulation d’un colloque organisé par l’université Lyon 2 et intitulé « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ». Il s’inscrivait dans la suite d’une première journée d’étude, tenue en mars 2016, sans aucune difficulté, sur le thème « Islamophobie, le poids des mots, la réalité des maux ».

Au-delà des outrances et mensonges qui ont accompagné cette campagne, celle-ci constitue un acte de censure et donc une atteinte à la liberté d’expression, et, en l’espèce, de la recherche.

La LDH regrette que la présidence de l’université Lyon 2, tout en réitérant sa confiance aux organisateurs de ce colloque, ait cru devoir y céder.

Paris, le 5 octobre 2017

1 Comment

  1. VANHEE Francis

    Islamophobie : une notion ambigüe

    Opposé à la censure du débat, je ne suis pas dupe du masque universitaire sous lequel des islamistes essaient d’avancer leurs pions, la notion d’islamophobie étant piégée.

    Voici une note de lecture éclairante parue dans Combat Laïque numéro 66 page 12
    ( http://www.creal76.fr/medias/files/creal76-combat-laique-66-septembre-2017.pdf)

    La fabrique du Musulman
    Essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale
    NEDJIB SIDI MOUSSA
    Paris, Libertalia, 2017 160 pages

    On voit apparaître depuis quelques années, écrit Nedjib Sidi Moussa, la figure du Musulman avec majuscule, porteur d’une identité culturelle et religieuse qui appartiendrait à un groupe social homogène aux contours flous, sorte de nationalité de substitution.
    L’auteur montre que derrière ce jeu syntaxique, s’active une entreprise de substitution et de démolition qui veut remplacer la lutte des classes par la lutte des races. Cette entreprise a pour corollaire l’assignation de certain-e-s à une culture, une religion, une “race” et les personnes ainsi désignées sont sommées de se plier à des déterminismes inventés sous peine de subir l’accusation de trahison.
    Dans une période marquée par la confusion, cet ouvrage fait figure de contre-feu salutaire. Y sont analysés la formation, la propagation et l’écho de ces discours réactionnaires. Le Parti des Indigènes de la République (P.I.R) (PIR) retient particulièrement l’attention de l’auteur. Ils sont rares au sein de la gauche radicale ceux (on pense à Serge Halimi) qui ont montré le danger de ses thèses. Pourtant la représentante de cette organisationHouria Bouteldja très présente dans les médias ne cache pas son objectif de dynamitage de la gauche au nom de la lutte contre les « dominations blanches ». L’auteur souligne la complaisance du P.I.R à l’égard de mouvements religieux ou de régimes autoritaires : le Hamas ou le Hezbollah, l’Iran d’Ahmadinedjad, le Venezuela de Chavez et sa prestesse, contre toute critique de la religion musulmane, à dégainer le terme d’islamophobie.
    L’ouvrage décrit les conditions économiques et sociales dans lesquelles s’organisent les tentatives de mise en place du communautarisme. Il analyse le contexte politique où se livrent les concurrences pour le contrôle des populations musulmanes en France et en Europe. Ces populations, bien évidemment, perçoivent les échos politiques et religieux d’au-delà les frontières : l’islamisme n’a pas oublié l’internationalisme. C’est dans ce contexte que le livre replace la création du PIR dont il démonte par une argumentation serrée et documentée les discours et les positions.
    On ne peut qu’être redevable à Nedjib Sidi Moussa de s’être attaqué à cette difficile tâche de mise en perspective politique et de rappel de principes intangibles : le rejet de l’ethno-différentialisme, du racisme, de la réaffirmation des valeurs émancipatrices d’universalisme et d’internationalisme, la nécessaire critique de l’oppression religieuse.
    Dans son ouvrage tout est là pour remettre les boussoles à l’endroit.

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