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Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I

Le 13 mai 2017, Laurence de Cock, à l’invitation du collectif Questions de classe(s) et de sa revue N’Autre école, de La revue du Crieur et du collectif Aggiornamento histoire-géo, présentait son enquête sur le business pédagogique de Céline Alvarez publiée dans le n° 6 de La revue du Crieur.

Partie 1 : “Un succès qui pose question”




Partie 2 : “Retour sur une enquête”


Partie 3 : “Le miracle des neurosciences au service du libéralisme scolaire”




9 Comments

  1. Janine Reichstadt

    Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
    Bonjour,
    Suite à l’intéressante intervention de Laurence de Cock sur l’aspect business de l’entreprise Alvarez, je me permets de porter à votre connaissance une critique qui vise plus spécifiquement la dangereuse entreprise idéologique que représente cette volonté de naturaliser le culturel chez l’homme.
    Bien à vous.
    Janine Reichstadt

    http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article239

  2. Maryse DENNEULIN

    Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
    Un tout petit détail :

    Il n’y a pas de cité des Luttes à Gennevilliers (j’aime bien ce lapsus tout de même), mais une cité du Luth.

    Par ailleurs, l’école Langevin n’est pas dans le quartier du Luth mais dans celui, tout à fait voisin, dit du Fossé de l’Aumône.

    En dehors de cela, merci d’avoir partagé cette analyse.

  3. jean-charles royer

    Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
    Merci Laurence De Cock et Q2C pour cette mise au point bien utile. Il me semble que nous gagnerions à bien distinguer pédagogies nouvelles et éducation nouvelle; les unes sont techniciennes et au service de la réussite individuelle dans nos sociétés capitalistes, les autres sont politiques au service de l’émancipation collective. Quand les unes “innovent” à grand coup (de bluff) de sciences cognitives, de TICE et d’opérationnel, les autres “révoltent”, par le sens critique et l’engagement à agir. Questions de dignité, sieur Blanquer.

  4. Laure Pisella-Rosine

    Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
    Je trouve cette entreprise de diabolisation assez pitoyable. Il n’y a rien d’ésotérique dans le livre d’Alvarez, au contraire, ce qu’elle dit est étayé de références scientifiques avec des résultats quantitatifs et statistiques que l’on voit rarement en pédagogie. Quand elle parle de “lois naturelles de l’apprentissage”, ce n’est pas du “new age” mais bien un intérêt pour le fonctionnement cérébral et les processus neurobiologiques de l’apprentissage de la lecture et des mathématiques. Il y a aussi du bon sens et une écriture accessible à tous qui dénote en effet parmi toutes les logorrhées pédagogiques, parfois risibles, que les enseignants subissent. Alors en effet, le livre plait et ça vous embête. Le fait que de plus en plus d’enseignants de maternelle s’inspirent de cette méthode et en sont contents est une réalité contre laquelle vous ne pourrez pas vous battre très longtemps et ça révèle que ce n’est pas une mode mais ça répond concrètement à des besoins et des malaises actuels avec le système “classique”.
    Pour l’aspect politique, il me semble que suivre chaque enfant plus individuellement dans son apprentissage plus libre et à son rythme, sans les mettre en situation d’évaluation et de compétition n’est pas franchement de droite. Qu’il y ait des personnes autour qui rôdent et veulent faire du business est certain (il n’y a qu’à voir toutes les boites de jeu “montessori” qui fleurissent dans le commerce) mais ce n’est pas le business “Alvarez”, vous le dites vous même dans votre intervention. Dans son livre elle dit bien que ce matériel peut être construit, adapté, personnalisé et que sans un bon étayage il ne sert à rien. Votre titre est donc un mauvais procès à son encontre.
    Reconnaissez que les pédagogies classiques ne sont pas satisfaisantes et n’ont aucune base scientifique (par ex: “il faut d’abord apprendre les lettres bâton car c’est plus simple de faire des traits droits”)! Comparez les résultats et le bien être des enfants et des enseignants aux autres pays! Soyez ouverts à des pistes intéressantes de rénovation de la maternelle et de dialogue entre la pédagogie et les neurosciences! Sachez vous remettre en question!

    Laure Pisella-Rosine
    Chercheur CNRS en neurosciences

    • Jean-Louis Cordonnier

      Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
      C’est précisément cette référence aux neurosciences qui me pose vraiment problème. Manifestement Céline Alvarez s’inspire des travaux de Stanislas Dehaene (voir par exemple Philo magazine http://www.philomag.com/lactu/dialogues/celine-alvarez-stanislas-dehaene-la-revolution-de-leducation-21958)

      Or je trouve les conclusions que Dehaene tire de ses travaux extrêmement fragiles ; ainsi dans son livre « Les neurones de la lecture », il consacre 260 pages à établir qu’il existe deux voies pour la lecture (p 147), à discuter de leur localisation, de leur vitesse, de leur origine évolutive… Ce en quoi il fait un travail de chercheur dont je reconnais la pertinence. Et soudain, en contradiction avec ce qui précède, la fin de ce livre affirme de sa position d’expert que la seule façon d’apprendre à lire, c’est la méthode syllabique. Cette affirmation est en contradiction avec de nombreux indices qu’il sème lui-même dans son livre : l’exemple qu’il donne page 79 montre que la lecture anticipe le sens et s’en sert pour lire ; page 225, il évoque en passant l’existence d’enfants hyperlexiques qui lisent très précocement en utilisant une autre voie que la voie graphie-phonie ; il montre encore que la lecture de la langue française à l’orthographe très irrégulière utilise beaucoup plus la voie directe que des langues à l’orthographe plus régulière comme l’italien ou le finnois. Enfin, des arguments qui contredisent sa thèse sont dissimulés en note de fin de volume (par exemple la note 14 page 436). Dans une publication plus scientifique, il fait référence à Glezer, Jiang Riesenhuber (2009) qui montre que certaines populations de neurones pourraient coder des mots entiers.

      Ce que je trouve inacceptable, c’est que dans son livre cité, ou dans ses publications scientifiques, il développe une argumentation critique, alors que par ailleurs il accepte de participer à un JT de Pujadas où il affirme de façon caricaturale, sans aucune nuance que la méthode phonique est efficace et la méthode globale est inefficace. (https://www.youtube.com/watch?v=5kjDRU-t6uQ). De même dans cet article http://parisinnovationreview.com/2013/11/07/apprentissage-neurosciences/ où il affirme : « À la lumière de ces découvertes, ce que nous apprennent les neurosciences rejoint et étaie les sciences de l’éducation. On comprend notamment pourquoi la “méthode globale” d’apprentissage de la lecture est condamnée à ne pas bien fonctionner. »

      De mon point de vue, cette vulgarisation dogmatique, qui prétend s’appuyer sur les neurosciences, est antiscientifique.

      Et c’est ce même genre d’affirmation à la hache que je retrouve chez Alvarez : dans la vidéo https://www.youtube.com/watch?v=-7xDy3Y0sto elle affirme (vers 7:30) que de nombreuse études montrent la corrélation entre la prédiction de réussite scolaire et la capacité de se contrôler en faisant l’effort d’attendre pour manger un marshmallow ! Quel fatalisme.

      Pour finir, vous affirmez que “suivre chaque enfant plus individuellement dans son apprentissage plus libre et à son rythme, sans les mettre en situation d’évaluation et de compétition n’est pas franchement de droite”. Surtout, ce n’est pas très neuf. C’est ce que cherche à promouvoir l’éducation nouvelle depuis fort longtemps. Par exemple dans ce texte de 1922 : http://lelien2.org/wp-content/uploads/2016/05/LIEN1.pdf

      Et ces pédagogies, anciennes parfois avec Francisco Ferrer par exemple, et récentes aussi comme celles du GFEN, de l’ICEM, des cahiers pédagogiques, celles de l’éducation nouvelle et de l’éducation populaire, ce sont elles qui s’expriment le plus souvent sur notre site, pas les pédagogies “classiques”.

      • Laure Pisella-Rosine

        Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
        Avant toute chose, je reconnais volontiers que la posture de certains neuroscientifiques est parfois inappropriée. Un peu “donneuse de leçons”, comme beaucoup de profs envers leurs élèves. Comme certains profs et pédagogues considèrent que ce sont eux qui donnent des leçons, l’échange ne se passe pas toujours bien. C’est dommage car je suis persuadée que l’échange pourrait être d’égal à égal et fructueux.

        J’entends beaucoup dire par les détracteurs que le suivi individuel se fait déjà, comme l’apprentissage de l’autonomie, la réelle bienveillance plutôt que le jugement et l’évaluation… qu’Alvarez n’a rien inventé. Je suis persuadée que effectivement beaucoup d’enseignants oeuvrent dans ce sens et ont cet état d’esprit. Ceux-là restent dans les mémoires comme des perles qui marquent la vie des enfants et des parents, et ceux-là n’ont effectivement pas attendu Alvarez pour mettre en place des pédagogies alternatives s’ils en ont ressenti le besoin. Mais on ne peut pas comparer un “suivi individuel et bienveillant” avec des enfants qui font tous le même exercice en même temps les uns à côté des autres sur des fiches en un temps limité prévu à l’avance (et c’est quand même ce qu’il se passe dans la majorité des classes de maternelle) avec un réel étayage individuel proposé à des enfants qui font des choses différentes de façon autonome sans contrainte temporelle. Et il y a aussi des comportements réels de maltraitance qui existent, des enfants et des parents traumatisés par la réception de leur enfant à l’école, ou des parents eux-même traumatisés par leur propre expérience passée, alors rappeler l’importance de la bienveillance n’est jamais de trop.

        Maintenant pour ce qui est de la lecture. Une chose est en effet établie, c’est que la lecture globale n’est observée que lorsque le réseau cérébral de la lecture, qui n’est pas pré-cablé contrairement au langage oral, est mis en place donc une fois que le “b-a ba” est acquis. La base est donc de comprendre et avoir enclenché le processus de transcodage pour commencer à mettre en place progressivement ce réseau de lecture globale.

        Après il y a des différences individuelles avec des enfants qui vont être très visuels et acquérir très vite des “images lexicales” (des lettres, des graphèmes puis des mots). Ceux-là apprennent très vite à lire parfois sans aide particulière et acquièrent sans effort l’orthographe…
        Par contre il y a tous ceux qui n’ont pas cet empan visuo-attentionnel et qui ont des troubles dyslexiques de degré divers. Ceux-là ont déjà des difficultés à combiner visuellement les différentes lignes qui composent une lettre et aucun mot même répété plusieurs fois dans un texte ne va leur “sauter aux yeux”. Ils vont déjà avoir du mal à faire la différence entre PNV et PVN… Pour ceux-là, passer par un seul et même code graphique pour la lecture et pour l’écriture et commencer au plus tôt le codage grapho-phonémique est crucial pour leur faciliter la tâche. C’est ce que j’ai trouvé particulièrement pertinent dans ce que décrit Alvarez. Tous les essais de “lecture globale” des prénoms de la classe par exemple avant de s’attaquer au déchiffrage ne sont que du temps perdu. Beaucoup d’entre eux de toutes façons ne “visualiseront” jamais vraiment les mots et conserveront des difficultés d’orthographe même en lisant des pavés de littérature toute leur enfance, la langue française étant justement peu transparente. Sylviane Valdois propose des méthodes non visuelles pour travailler l’orthographe.

        En pédagogie comme en robotique, il y a de multiples façons de résoudre un problème, des combinaisons infinies pour réduire en petits morceaux une tâche complexe. Sauf que contrairement à la machine que l’on peut câbler et programmer à sa guise, le cerveau humain a un pré-câblage “naturel”, n’en déplaise aux pédagogues. Et donc certaines pédagogies fonctionnent mieux que d’autres, c’est-à-dire sont bénéfiques à davantage d’enfants, plus efficaces de façon générale, même s’il faudra toujours des adaptations et des innovations adaptées à chacun.
        Dans le cas de la lecture, il y a une absence de pré-câblage pour la lecture globale donc on ne peut pas de suite s’appuyer dessus. Les neurosciences non seulement explorent ce câblage et sa dynamique fonctionnelle (elle ne font pas que redire qu’il y a deux voies de lecture chez l’adulte, elles étudient la mise en place au cours du développement des réseaux correspondant à ces différents processus de lecture et surtout leur interaction dans le temps), mais elles peuvent aussi appréhender la variabilité individuelle du développement cérébral, et enfin évaluer scientifiquement et statistiquement les différentes méthodes pédagogiques. Elles ne sont pas dogmatiques mais scientifiques, la science avance avec des preuves et évolue sans cesse avec la critique, s’affine, et ne peut que constituer une aide.

        • Jean-Louis Cordonnier

          Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
          Merci Laure d’avoir répondu, parce que vous clarifiez ce qui constitue sans doute un désaccord global. Deux de mes enfants ont appris à lire tout seuls. En partie parce qu’ils ont appris à lire en s’exerçant à la « lecture globale » des prénoms de la classe. Garance, à 3 ans et demi, a fait remarquer à Gaétan qu’il s’était trompé d’étiquette ; et lui a expliqué devant la maîtresse que “Garance et Gaétan, ça commence par GA, etc.”. Elle illustre exactement ma remarque précédente : Dehaene affirme (p426) : « Certains enfants (…) découvrent spontanément des analogies dans la structure interne des mots [et] parviennent à exploiter cette compétence pour lire d’autres mots (..). » Mais il poursuit sans preuve « Toutefois l’importance de ces résultats est contestée. Il semble que seul l’enseignement explicite des correspondances graphèmes-phonèmes permette à l’enfant de comprendre rapidement l’organisation de l’écriture. » Je sais qu’un exemple ne prouve rien, mais il peut au moins être un contre-exemple à une affirmation qui contient des mots tels que “seul l’enseignement”. Ou la vôtre : « Tous les essais de “lecture globale” des prénoms de la classe avant de s’attaquer au déchiffrage ne sont que du temps perdu. ». J’ai appris à mes enfants à parler avec la méthode globale (!) en leur lisant parfois des contes au passé simple avant qu’ils ne parlent parfaitement. Je les ai laissé explorer les langues avec la méthode globale (!) en leur mettant des dessins animés de Miyazaki en version originale ; je les ai vu apprendre à marcher avec la méthode globale (!) quand ils ont exploré les escaliers à quatre pattes. Je n’ai pas lu de livre sur les circuits de la motricité où les aires cérébrales du langage (si, en fait, je suis biologiste, mais ça ne m’a pas servi ici).

          Si j’ai bien lu Dehane, il montre que la lecture modifie le cerveau (autrement dit renforce des circuits existants mais que l’évolution n’a pas mis en place à cause de la lecture). Que les bons lecteurs adultes, lisent vite en utilisant abondamment une voie de reconnaissance directe (qu’il va donc falloir exercer chez les enfants pour qu’elle devienne efficiente). Que c’est rapidement cette voie que les apprenants utilisent lorsqu’ils rencontrent des mots irréguliers (femme, les poules du convent couvent, monsieur, etc) qui sont très nombreux en français. Et que pour des mots nouveaux, réguliers, la décomposition en phonèmes est une aide précieuse (qu’il va donc aussi falloir exercer pour qu’elle soit rapide). Tout cela n’est pas neuf. C’est aussi ce qui agace de nombreux enseignants en lisant Céline Alvarez. Elle met des mots sur ce que la plupart savent déjà, feignant d’inventer un truc tout neuf. Les enseignants utilisent pour la plupart des méthodes mixtes, parce qu’ils voient, souvent depuis des années, des élèves qui apprennent. Que cela n’aurait aucun sens de commencer à lire en lisant des textes qui ne comportent que des mots réguliers. C’est cela leur compétence professionnelle.

          Sans doute n’allons-nous pas dans les mêmes classes, vous et moi ; je n’ai pas vu la même chose que vous quand vous écrivez « des enfants qui font tous le même exercice en même temps les uns à côté des autres sur des fiches en un temps limité prévu à l’avance (et c’est quand même ce qu’il se passe dans la majorité des classes de maternelle) ». Nous, les pédagogues, nous avons des savoir-faire – c’est cela avoir du métier – pour aider les enfants à aborder une tâche complexe (la lecture par exemple). Nous savons que ça ne se résume sûrement pas à la réduire en petits morceaux. Ou bien à penser les compartiments comme séparés. Franchement, Dehaene a vraiment testé en fin de scolarité des enfants qui ont appris à lire avec la méthode globale (p301) ? Car malgré les affirmations de tel ou tel, il semble que seules existent aujourd’hui majoritairement des méthodes mixtes, et ci ou là des méthodes purement syllabiques. D’où la réponse de Laurent Goigoux (http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/apprentissage-de-la-lecture-depassons-l-opposition-archaique-entre-methode-syllabique-et-methode-globale_4341366_3232.html).

          Pour finir, une pensée de Jean Rostand : « Il n’est guère, en science, d’erreur si grossière qu’elle ne doive, un jour, par quelque biais, apparaître prophétique. » (Pensées d’un biologiste p 143)

          • Laure Pisella-Rosine

            Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
            Il n’y a pas de prophétie, il y a des propositions à étayer, tester et évaluer, et qui peuvent constituer une base solide autour de laquelle chaque enseignant développera, ajoutera, adaptera ce qu’il voudra comme il voudra/pourra. Les chiffres sont là, peu glorieux, et pour le bien être de TOUS les enfants, au moins en maternelle, il faut expérimenter. Je ne sais pas bien de quelle méthode globale vous parlez si elle s’applique aussi au langage oral ou à la motricité. Ce serait donc le Graal, comme le marsmallow…
            Restons-en à la lecture. Je ne m’inquiète aucunement pour ceux qui ont ces capacités visuo-attentionnelles et pourront de toutes façons découvrir spontanément des analogies dans la structure interne des mots, visuelle et phonologique, quelle que soit la méthode d’apprentissage, celle d’Alvarez comme une autre. J’espère que vous ne tirez pas de fierté d’avoir “appris à lire” à ces enfants là! J’ai moi-même su lire sans que l’on ait eu à me l’apprendre explicitement avant 5 ans, ma mère m’a simplement lu des histoires, c’est venu tout seul. Mais ça reste anectodique! La plupart des enfants n’ont pas cette chance!! Quand je vous dis que la reconnaissance des prénoms de la classe est une perte de temps, je précise dans mon message que je parle surtout des autres enfants, très nombreux, pour qui c’est un véritable malaise de ne pas y arriver aussi facilement que les autres car ça ne leur saute aux yeux. Pour ces enfants-là, ce n’est qu’après avoir enfin compris la combinatoire qu’ils vont enfin pouvoir lire les prénoms de la classe, et tous d’un coup, quel soulagement pour eux alors de “rattraper” les autres. Mais malheureusement pour eux ils ont déjà perdu beaucoup de temps car ce n’est qu’à ce moment là qu’ils pourront rentrer dans la lecture et donc dans toutes les découvertes riches qu’elle permet, notamment celle des nombreux mots irréguliers de la langue française pour lesquels ils devront développer des efforts très importants à les apprendre quasiment par coeur. Ils devront les rencontrer de nombreuses fois avant de les rentrer dans leur lexique orthographique. C’est pour ça que pour eux c’est une course contre la montre. Et c’est pour eux qu’il est crucial de mettre en place des méthodes pédagogiques efficaces, c’est eux l’enjeu!

  5. anne querrien

    Le “business Alvarez” rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock – Partie I
    Une autre dimension de l’entreprise Alvarez
    D’après la video Céline Alvarez a été soutenue par le programme Agir pour l’école de l’Institut Montaigne “think tank” lié au patronat qui chercherait à développer l’apprentissage de la lecture avec des tablettes fabriquées par Apple, donc utilisant un logiciel propriétaire.
    La diffusion générale de ces tablettes serait une affaire, un”business”.
    Agir pour l’école aurait investi 10 000 euros dans l’opération Alvarez. Par ailleurs la diffusion de l’expérience Alvarez serait à l’origine d’un regain de la vente de matériel Montessori dans les magasins pour enfants.
    Il me semble que faire apprendre la lecture plus vite et mieux, si tel est le cas, et si cela a été réellement évalué, n’est pas un gage de subordination accrue des enfants. La lecture peut s’appliquer à n’importe quel type de document une fois qu’elle a été acquise.
    L’expérience de l’école mutuelle au XIX siècle, partie d’une initiative patronale et de la classe dominante, s’est révélée efficace dans la formation de jeunes rebelles et militants, type Proudhon, si bien que le même patronat de concert avec l’église catholique s’est acharné à la supprimer.
    Si un budget “partenarial” peut être dégagé pour faciliter l’apprentissage de la lecture, avec des outils d’aujourd’hui, cela vaut le coup d’être tenté, avec une attention particulière à l’égalité des écoles dans la réception de ce nouveau matériel, avec une attention soutenue à l’égalité des enfants dans ce nouveau mode d’accès à la lecture.

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