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Fête nationale, pour quelle France?

Quelle image donne-t-on de la France aujourd’hui dans le monde ? Un pays des droits humains ou un pays belliqueux et vendeur d’armes ?

La journée nationale est instituée en 1880 avec deux références : la prise de la Bastille du 14 juillet 1789 et le jour d’union nationale, lors de la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790. Cette double référence a permis le consensus de tous les républicains.

Le rapport du Sénat, préalable à l’adoption de la proposition de loi :

« Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. »

À partir du 14 juillet 1919, le défilé militaire s’installe sur les Champs-Élysées pour célébrer la victoire. Après la Seconde Guerre, le défilé devient celui que l’on connaît aujourd’hui avec certes le défilé des militaires, mais aussi celui de l’exposition du matériel de guerre (au sol et dans l’air).

Le 14 juillet 1935, face à la menace grandissante du fascisme et de ses ligues, les forces de gauche s’unissent dans une immense manifestation allant de la Bastille à la Porte de Vincennes. Ce premier rassemblement unitaire annonce le Front populaire.

Le 14 juillet 1936, le Front populaire célèbre pour la première fois la fête nationale. Le matin l’armée défile sur les Champs-Élysées, mais l’après-midi, un million de personnes défilent dans l’Est parisien à l’appel des partis du Front populaire. Léon Blum, Édouard Daladier et Maurice Thorez assistent au défilé dans la tribune d’honneur qui se termine par le serment renouvelé du rassemblement populaire « Pour le pain, la paix, la liberté ». L’Internationale est entonnée suivie de la Marseillaise. Ce jour-là, toute la France connaît de tels défilés ; des spectacles soutenus financièrement par le gouvernement, des bals essaiment partout. C’est la fête populaire !

Si les bals populaires et les feux d’artifice continuent aujourd’hui, il n’y aura plus de défilés populaires le jour de la Fête nationale.

Bien sûr, la population se presse en grand nombre sur les trottoirs pour admirer les différents régiments marchant au pas au rythme des musiques militaires, pour lever les yeux vers les Mirages, Rafales survolant l’Arc-de-Triomphe en dessinant en tricolore. Beaucoup d’entre eux prendront quelques selfies, photos et vidéos pour montrer qu’ils y étaient…

Le défilé militaire rend, certes, hommage aux hommes et femmes de différents régiments, mais il est surtout une gigantesque vitrine des forces militaires et de ses armes pour son peuple et… pour le reste du monde.

Longtemps, j’ai regretté dans les défilés portés par la Défense militaire, l’invisibilité des valeurs et principes de la France qui pourtant participent à son rayonnement international comme pays des droits humains.

Aujourd’hui, je ne peux que constater, avec tristesse, l’exactitude de l’image de la France que ce défilé expose : la France est un pays belliqueux. Deuxième vendeur d’armes, il est concerné par de très nombreux conflits directement – seule ou en coalition – et indirectement par ses ventes de missiles, d’avions, d’hélicoptères…

Ce qui lui permet de se maintenir à la sixième place dans le classement des pays les plus puissants… mais n’empêche pas son déclin international.

La France est de moins en moins le pays des droits humains, car elle choisit et trie ceux qui en bénéficient. Elle n’est plus un pays d’accueil et de plus en plus souvent, elle est condamnée pour ses traitements inhumains, et même sur les enfants. Le pire, c’est que tout cela se passe pendant un gouvernement dit socialiste.

Quatre-vingts ans après le Front populaire, qu’est devenu le serment du rassemblement populaire « Pour le pain, la paix, la liberté » ?
Mais pas d’améliorations en vue, les priorités sont ailleurs : Loi travail, par exemple qui solutionnerait tout… heureusement, il reste encore l’Éducation.

Pour le gouvernement, les valeurs de la République ne seraient pas assez transmises aux enfants et aux jeunes, ce qui expliquerait les comportements et les attitudes de certains d’entre eux. Alors cette année, il a souhaité mettre à l’honneur l’engagement de la jeunesse au service de la Nation. Des jeunes de collèges, de lycées, de chorales, en service civique… sont invités à participer au défilé et à chanter la Marseillaise qui sera à l’honneur ce 14 juillet 2016.

Quatre cents jeunes triés, méritants… peuvent-ils représenter toutes les jeunesses de la France ?

La Marseillaise est considérée comme l’antidote au désintérêt pour la République, la chose publique, il faut donc la revaloriser dès le plus jeune âge.

Cette participation de jeunes au défilé est aussi une manière symbolique de promouvoir l’action du gouvernement pour la jeunesse. Ce qui permettra au Président de la République dans son discours de développer le bilan positif de toutes les actions réalisées et à venir.

Comme chaque année, je ne regarderai pas, je n’écouterai pas, les grands titres des médias me suffiront…

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