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Vivre comme si on etait deja libres- KroniKs des Robinsons 533 du 14 Novembre et Graines d Orties

[*« Vivre comme si on était déjà libres ».*] (Graeber)

Pour nous , à Intermèdes Robinson, faire du Social, le vivre comme si on était déjà libres, est d’abord une évidence. Comment faire autrement sinon continuer de répéter ce qui existe déjà ou établir la triste recension de ce qui serait impossible?

On ne peut pas vivre sans liberté, il faut bien l’admettre et le Social est sans doute le secteur de l’activité humaine où cette vérité est la plus évidente.

Mais « Vivre comme si on était déjà libres », c’est bien entendu, être aussi conscient des mille empêchements que nous avons à l’être, qui nous entourent et nous entravent. Il faut vivre comme si on était déjà libres, car sinon, c’est certain: nous ne le serons jamais.

Le pédagogue sait qu’attendre que les conditions favorables de son action, les moyens nécessaires, soient réunis pour agir, revient dans les faits, et dans sa posture de vie, à renoncer à à peu près tout. C’est même la couverture rêvée pour celui qui ne veut rien faire ou que rien ne change.

Egalement, il faut le dire ici, « Vivre comme si on était déjà libres », c’est créer la liberté , là où on disait qu’elle n’arriverait jamais, qu’elle n’était ni raisonnable, ni possible. C’est la produire tout court, sans discours; c’est l’imposer en préalable pour ne pas perdre sa vie et son temps à la discuter.

En Pédagogie Sociale, nous montrons à tous que c’est en faisant les choses qu’on les rend possibles: habiter, occuper l’espace public, manger ensemble, se photographier, éduquer au risque , oser la relation affective , mélanger les publics, les âges, les cultures. Oser la confiance…

Et enfin, « Vivre comme si on était déjà libres », est un moyen de dégager le futur, de nous évader du maintenant, des limites de l’actuel. C’est le déjà, bien entendu, qui compte ici. Ce petit mot nous promet un avenir où la liberté ne serait plus ni un risque, ni une exception, mais où elle serait la règle.

C’est dégager l’horizon de nos actions, nous donner un but, une direction. Pour nous y préparer, pour le faire advenir, il nous reste à éduquer des enfants libres de pensées, de paroles et d’initiatives.

Au fond, ce qui nous parle dans cette maxime, c’est sans doute moins la référence à la liberté, mot certes audacieux ,mais qui n’est jamais le vrai problème, plutôt que la vie, en elle-même. C’est vivre, tout court, qui reste le vrai enjeu et le seul problème. C’est de toutes les atteintes et limites à la vie , dont nous étouffons.

C’est cette vie, aujourd’hui, qui est menacée de se réduire à de la « survie » en temps de précarité. C’est à vivre pleinement qu’il nous faut éduquer et inviter; la liberté en découle naturellement.

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