Nous lançons, en cette rentrée 2022 si particulière, un appel à contribution ouvert à tou·tes nos lecteurs et lectrices… à vos claviers et à vos plumes !


Un numéro exceptionnel, coordonné par 7 collectifs et revues : Aggiornamento Histoire-géo, Cahiers de pédagogies radicales, Carnets rouges, Enseignant·es pour la planète, Icem-Pédagogie Freinet, Questions de classe(s)-N’Autre école, SVT Égalité

La parenthèse électorale s’est refermée : le président est réélu, l’assemblée installée. Est-ce un blanc-seing, comme on l’entend parfois ? (« La démocratie c’est le vote » Valls). L’école, s’est imposée comme sujet pendant la campagne, sur la seule thématique d’une gestion très néo-libérale des “ressources humaines” : rémunération, temps de travail, tâches à accomplir, renforcement des hiérarchies (et de la répression), gestion à flux tendus, dérèglementation, etc. , pendant les cinq précédentes années, sous l’influence du ministre Blanquer, le profil de notre école s’est profondément modifié sur le plan des pratiques plus que fortement « suggérées »(« guides » pour la lecture, le calcul, etc.), de la pédagogie (réformes des programmes, des examens), de l’orientation, de l’idéologie (chasse au wokisme et à l’islamo-gauchisme, réacpublicanisme décomplexé), le tout enrobé de scientisme et clairement marqué par l’appareillage idéologique de la droite extrême.

L’éducation va mal, là-dessus nous sommes d’accord avec Jean-Michel Blanquer. Le monde de l’éducation est un collectif de travail dans lequel le sentiment d’abandon a pris énormément d’importance, avec des conséquences importantes sur le personnel, des démissions en nombre aux cas extrêmes de suicide, et des maladies professionnelles liées aux nouvelles méthodes de gestion des personnels et d’organisation du travail.

En réaction, cette politique a déclenché un bouillonnement intense de réflexion dans les cercles habituels : multiplication des collectifs (Stylos rouges, Collectif contre les réformes Blanquer, etc.), discussions nombreuses à tous les niveaux, tentatives de mobilisation d’organisations qui s’étaient éloignées du champ politique, combats syndicaux, publications, etc. Seulement tout ça est resté entre nous. Nous, à l’intérieur du monde de l’éducation, qui appelons à une école de l’émancipation de tou·tes, contre un modèle sélectif articulé autour des notions de mérite (quand “ceux qui ne sont rien” nous “coutent un pognon de dingue”) et “d’excellence ». Contre un modèle également marqué par l’idéologie d’extrême droite. 

Il nous faut dès lors poser les enjeux sans détours : Quels sont les leviers pour que les questions d’éducation sont plus et mieux partagées ? Pourquoi est-il si difficile de faire partager la critique d’une pédagogie descendante et magistrale ? d’un contenu enseigné canonique ? d’une tendance furieuse au teach for test ?

Alors désormais la question que nous nous posons est donc la suivante : et maintenant, que faire pour que l’enseignement soit effectivement égalitaire et que tous les élèves accèdent aux apprentissages scolaires ? pour faire connaitre et affiner notre analyse de praticien·nes et/ou d’usager·es du service public d’éducation ? pour obtenir que le métier redevienne attrayant, agréable à exercer, inventif, gratifiant, utile et subversif, etc. ? pour faire le point sur ce que la partie de société qui n’a jamais la parole attend de l’école ? Mais peut-être aussi sur ce que l’école peut proposer pour construire une société plus démocratique et égalitaire ? Syndicats, mouvements pédagogiques, politiques, pédagogues, comment peut-on faire collectif ? Comment redevient-on un collectif ?

Envoyez vos textes ou propositions à admin@questionsdeclasses.org