Un article de Nestor Romero (Blog Mediapart).
« Alors on m’a dit : il y a des projets d’établissement. Ça fait cinq ans que je suis Président de la République, et je n’étais pas au courant de ça » (Discours de la Sorbonne du 25 Août). Tentons donc de combler si béantes lacunes en matière d’éducation et de pédagogie.
Depuis 1981 et le ministère d’Alain Savary, le débat sur la pédagogie du projet n’a cessé de se développer pendant des années et de manière parfois quelque peu abrupte au sein de l’institution éducative. Le président aurait dû se renseigner auprès de son ex-ministre Blanquer, car les archives du ministère doivent déborder de comptes rendus de ces débats, mais il est vrai que la pédagogie active n’était pas la tasse de thé de ce dernier, il préférait, lui, l’omnipotence des « chefs ».
Le document le plus élaboré et le plus pertinent que nous pouvons porter à la connaissance du Président et peut-être à celle de son nouveau ministre est connu des enseignants s’intéressant à la pédagogie comme « la brochure bleue » intitulée « Souillac ou… Le projet d’établissement » éditée par le Centre national de documentation pédagogique sous la houlette de la direction des collèges du ministère de l’Education et qui rend compte du séminaire qui se tint dans ma bonne ville de Souillac (Lot) les 11, 12 et 13 octobre 1982.
La consultation de ce document lui aurait évité de réinventer la poudre et de réaliser soudain qu’en matière d’éducation et de pédagogie le « verticalisme » jupitérien « malgré l’excellent travail de tout un chacun, (sic)» ne fonctionne pas, que « tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes » et que « notre système scolaire ne corrige pas suffisamment les inégalités de naissance ». N’est-ce pas le moins que l’on puisse dire ?
Et puis voici qu’il se laisse aller à rêver : « nous rêvons que nos enfants s’épanouissent à l’école… , voilà qui va ravir ceux que je nomme « les instructeurs » qui ne jurent eux que par la « transmission », c’est-à-dire l’inculcation, autrement dit le « gavage », formulation celle-ci qui n’est pas sans poser problème : qu’est-ce donc que ce destin ? Quelle part de déterminisme, de fatalisme, de fatum, d’amor fati, constitue ce destin ? Y a -t-il dès lors quelque place pour une parcelle de libre arbitre ? Et voici qu’il s’inquiète du vieux serpent de mer de la formation professionnelle qu’il n’est pas un ministre depuis un demi-siècle qui ne se soit juré de la réformer.
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