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Il n’y a pas à dire, jusqu’aux dernières heures, le ministre Blanquer aura été cohérent dans sa politique – ou plutôt dans l’application de la politique macronienne, ne nous y trompons pas !
Les derniers échos du monde de l’éducation résument bien les 5 années que nous venons de vivre…
Privatisation : « Le 2 mai 2022, Anticor a déposé une plainte auprès du Parquet national financier, portant sur des soupçons de favoritisme dans l’attribution d’un marché public de l’Éducation nationale à l’entreprise américaine Microsoft. » (1)
Belle illustration du penchant du ministre pour le privé, avec sa scolarisation obligatoire dès 3 ans, bénéficiant surtout aux écoles privées, tout comme l’entrée de l’enseignement catholique privé dans l’éducation prioritaire depuis septembre 2020.
Que l’investissement dans le service public d’éducation soit insuffisant pour répondre à tous les besoins remontés du terrain importe peu. Le ministre préfère investir dans le privé, et rendre des millions d’euros non utilisés dans le budget alloué à l’éducation…
Mensonges : aujourd’hui interrogé sur l’hécatombe aux concours de l’enseignement, qui laisse présager de nombreux postes non pourvus, le ministre affirme que le manque de profs a été anticipé. Hier, il disait que « tout est prêt pour assurer la continuité pédagogique », ou qu’il n’y a « pas d’explosion des cas » de covid à l’école… au point que le hashtag #BlanquerMent connaît un succès certain sur les réseaux sociaux, et à raison !
Communication fumeuse, mensongère, incohérente, les exemples ne manquent pas !
Répressions : les 6 de Pasteur, les 4 de Melle, Hélène Careil, les 2 de Nantes, Didier Jodin, chaque mois, de nouveaux échos de la répression sous le ministère Blanquer, sans compter tous les cas de répression et de stigmatisation non médiatisés mais pourtant quotidiens dans les établissements, sans compter la répression des jeunes manifestant pour leur avenir (rappelons-nous ces proviseur·es qui ont fait appel à la police pour réprimer les mouvements lycéens lors de la réforme du bac et de parcoursup). Une chose est sûre, sous Blanquer, les hiérarchies ont montré leur pire visage.
Néolibéralisme : le sujet tombé au bac d’économie a beaucoup fait parler cette semaine (2), « invitant les élèves à faire l’apologie du néolibéralisme » avec la valeur travail comme « source d’intégration », « l’innovation » comme réponse aux conséquences écologiques catastrophiques de la croissance à outrance ou à évoquer « la justice sociale » et ses « effets pervers ».
Sujet qui reflète parfaitement le monde de Macron et de sa clique, un monde où les chômeurs·euses, comme sous d’autres gouvernements, sont mis·es en accusation ; où les étudiant·es font la queue pour se nourrir ; où le ministre Blanquer se targue de la mise en place de potagers dans les écoles tandis que le président Macron refuse de taxer les entreprises les plus polluantes, malgré la proposition de la Convention citoyenne pour le climat.
Stigmatisation : tel le sujet sujet de l’épreuve “Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques” à l’Inspe de Dijon, qui stigmatise une virtuelle élève musulmane qui, selon le sujet, serait forcément violente, agressive et ferait du prosélytisme religieux(3), le ministère Blanquer n’a pas agi autrement, stigmatisant régulièrement une partie des élèves, des familles ou des personnels. Pensons à la loi interdisant le port de signes religieux en sortie scolaire ; à l’utilisation de l’allocation de rentrée scolaire pour acheter des écrans plats selon Blanquer ou encore à ces « profs qui ont disparu » pendant le confinement ou à sa guerre contre le wokisme dans le supérieur.
Telles ont été les lignes du ministère Blanquer et gageons que malgré son départ, ces lignes perdureront…
Allez, bon vent ! Et on compte sur les camarades du Loiret pour lui faire bon accueil!!!
Jacqueline Triguel, collectif Q2C et militante à Sud éducation 78
PS : pour sourire un peu, ajoutons son obsession pour les mises en scène de lui-même, au moyen de photos de vacances ou de vidéos régulièrement diffusées aux personnels…
(2) Reporterre : https://reporterre.net/Croissance-travail-et-role-de-l-Etat-un-Bac-d-economie-sous-le-signe-du-neoliberalisme
(3) Le Café pédagogique :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/05/12052022Article637879345898027524.aspx