On joue à cache-cache ?, Léa Viana Ferreira, CotCotCot Editions, 2022, album, 52 pages, 18€
Pour petit.es et grand.es.

Trois enfants jouent à cache-cache dans un jardin. Avec son album On joue à cache-cache ?, Léa Viana Ferreira offre une sorte de manuel universel du jeu de cache-cache. Chaque double page montre une étape du jeu : de « délimiter le terrain » à « profiter des derniers rayons du soleil » en passant par «se fondre dans le paysage », « imaginer une meilleur cachette» ou « s’éloigner un peu plus ». Au fur et à mesure des pages, cette liste d’actions se transforme en poème, le manuel se fait formule magique et réussit à convoquer les petits gestes, les émotions et légères excitations de ce jeu qui rime toujours avec l’enfance dans ce qu’elle a de plus « buissonnier ».

Chaque double page montre une étape du jeu : de « délimiter le terrain » à « profiter des derniers rayons du soleil » en passant par «se fondre dans le paysage », « imaginer une meilleur cachette» ou « s’éloigner un peu plus ».

Car, subtilement, l’autrice-illustratrice reprend le motif, plus qu’actuel, de l’enfant dans la nature. On peut en effet aussi lire l’album comme une planche naturaliste, et s’amuser à chercher quels sont les fleurs, les arbres, les oiseaux et autres animaux qui se cachent avec les enfants à chaque page-paysage. Si les illustrations magnifiques de Léa Viana Ferreira, nous enchantent par leurs couleurs chatoyantes, elles font preuve aussi d’un réalisme d’une grande rigueur dans le représentations des êtres vivants. Par exemple, saurez-vous trouver et reconnaître dans la page « s’affranchir des règles », le lapin, le lièvre, le mulot, l’écureuil, la pie, le loriot, le pic noir, la bergeronnette, les gendarmes, l’escargot, mais aussi le peuplier, le bouleau, les bolets, la morille ou le polypore ?

Il y a dans tout l’album une grande douceur, celle d’une éthique du cache-cache qui dessinerait un mode de vie possible, une manière de composer avec les plantes et les animaux

Il y a dans tout l’album une grande douceur, celle d’une éthique du cache-cache qui dessinerait un mode de vie possible, une manière de composer avec les plantes et les animaux. Cette douceur, c’est aussi celle qui évite les stéréotypes, notamment de genre, dans la représentation des enfants : c’est de plus en plus courant dans la littérature enfantine, mais cela participe aussi à faire de l’album une petite utopie.

Arthur Serret