Les anciens m’avaient dit : si tu entends des bruits, tu ne tires pas, ce sont des chats ; et si ce ne sont pas des chats, tu es si près que tu seras descendu dès que tu bougera.”

En 1956, Alexandre Tikhomiroff est incorporé comme le seront des centaines de milliers d’appelés de la Guerre d’Algérie : caserne, train de nuit, embarquement sur “Le ville d’Alger” à Marseille, Alger puis Cherchel, entre montagnes et mer… Le lecteur suit le quotidien d’un soldat, la première garde, les patrouilles, les petites magouilles, la guerre au jour le jour avec ses camarades plus ou moins concernés, les sous-off stupides et des officiers quelquefois cyniques.

En janvier 1959, c’est le retour à Paris et l’engagement dans un comité antifasciste et les fractures multiples du pied lors d’une manifestation quelques jours avant Charonne… Et au milieu des années 70, c’est le retour triste en Algérie à l’occasion de vacances en famille.

Gaétan Nocq a su remarquablement mettre en image ce documentaire historique, autobiographie simple et sincère d’un bidasse aux sympathies anti-coloniales. Le dessin au crayonné réaliste rend parfaitement la monotonie de la vie militaire, la violence de la guerre et l’âpre beauté des paysages.

Gaétan Nocq d’après le récit d’Alexandre Tikhomiroff, Soleil brûlant en Algérie, La Boîte à bulle (Contre-coeur), 2016, 240 p., 20 €.

Quelques planches : http://www.la-boite-a-bulles.com/album-243-soleil-bra-lant-en-alga-rie