Au vu de l’extrême gravité et de l’urgence de la situation, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) a organisé une conférence de presse le 15/02/2022 dans ses locaux avec UNICEF-France, Amnesty International, Human Rights Watch, des représentants du Collectif des familles unies et des personnalités de la société civile, notamment des arts et des lettres.

Pour voir la conférence : https://www.facebook.com/ldhfrance/videos/295150072602496

200 enfants et leurs mères, de nationalité française, sont retenus dans des camps du nord-est syrien depuis 3, 4 et parfois 5 ans. Les deux tiers de ces enfants étaient âgés de moins de 6 ans en entrant dans ces camps, certains y sont nés.

Ils manquent de soin, sont sous-alimentés et très peu scolarisés. Ils affrontent des températures extrêmes, plus de 40 degrés l’été et moins 10 degrés l’hiver, sous des tentes de fortune. Ils passent leur enfance entourés de barbelés, dans une zone de guerre en proie à toutes les violences. De telles conditions inhumaines portent gravement atteinte à leur intégrité physique et psychique.

Ces enfants sont français : leurs grands-parents, leurs oncles, leurs tantes, les attendent en France depuis des années.

Ces femmes sont françaises : elles ne sont judiciarisées qu’en France, ne peuvent être jugées dans le nord-est syrien, et sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international français. Les autorités qui les détiennent appellent, depuis des années, tous les pays étrangers, et notamment la France, à procéder au rapatriement.

La justice antiterroriste française est de son côté mobilisée. Pour des raisons tant humanitaires que sécuritaires, la CNCDH, le Défenseur des droits, le CICR, la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, le Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU appellent également au rapatriement des femmes et des enfants français.

La France, elle, fait le choix d’abandonner ces enfants et leurs mères en ne rapatriant qu’au « cas par cas » certains enfants, sans leurs mères, sur des critères opaques et discrétionnaires. Durant l’année 2021 plus de 330 femmes et enfants étrangers ont été rapatriés dans leurs pays respectifs. 97 d’entre eux, dont seulement 7 enfants français, étaient européens. Le dernier rapatriement effectué par la France remonte à janvier 2021, depuis plus aucun enfant n’a été rapatrié. Une française de 28 ans est morte faute de soins dans le camp de Roj le 14 décembre dernier : elle laisse derrière elle une petite orpheline de 6 ans que la France, à ce jour, n’a toujours pas de rapatriée.

La position de la France, qui persiste à refuser le rapatriement de tous ces enfants et leurs mères, est de plus en plus isolée. La Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l’Allemagne, par exemple, commencent à rapatrier leurs ressortissants.

Sur place, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader comme en témoigne la récente prise d’assaut d’une prison par l’organisation terroriste Daech, ce qui a permis la libération et la fuite de nombreux djihadistes et a fait de nombreuses victimes parmi les enfants qui y étaient détenus. L’IE a par ailleurs, et à plusieurs reprises, appelé ses combattants à « libérer » ces enfants et leurs mères pour mieux les enrôler de nouveau.

 Présente, j’ai pris quelques notes (les interventions étaient courtes, mais percutantes)

 Henri Leclerc (Président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme)

Blocage du gouvernement actuel à l’inverse d’autres pays.

Les mères ne veulent pas se séparer de leurs enfants, pourtant la justice française peut s’occuper de ces femmes.

L’opinion pourrait peser sur les candidats à la présidentielle.

Refus incompréhensible, problème d’humanité

 Françoise Dumont (présidente d’honneur de la LDH)

Enfants en danger de mort !

Enfants morts !

Femmes mortes !

La France va à l’encontre de toutes les Conventions

La France va à l’encontre de leur dignité

Patrick Baudouin (président d’honneur de la FIDH)

La CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) prépare un rapport avec une invitation pressante à rapatrier les enfants.

Trois ans qu’ils vivent dans des conditions épouvantables. Ils ne sont pas coupables, mais victimes. Ils sont français.

La France utilise des arguties pour dire non, c’est trop compliqué pour Le Drian.

Pour info, ce qu’a dit Le Drian sur le plateau de France 5 le 14 février, après avoir écouté la rubrique de Mohamed Bouhafsi :  https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiR_6Dd-4P2AhUV3IUKHbI6DtIQwqsBegQIAhAB&url=https%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fcavousf5%2Fstatus%2F1493297178961448965%2Fvideo%2F1&usg=AOvVaw3sHR660lMfIrcBV-cQ_l74

Il a assuré que la France continuera à rapatrier les enfants de djihadistes toujours bloqués en Syrie. « Pour les enfants, nous continuerons, pour les mineurs isolés, les orphelins, pour ceux dont la mère accepte le départ » « Par contre, les adultes, c’est non ! ».

35 rapatriements à ce jour, car pas de contrôle de la zone et pourtant les Kurdes le demandent.

Pas d’obstacles opérationnels

Les camps ne perdureront pas. Les Kurdes les laisseront partir. Les enfants seront alors récupérés par Daech et endoctrinés, ce qui serait une situation plus grave que le rapatriement.

Article du Monde en août 2021 et rien n’a bougé (https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/12/en-syrie-la-question-du-rapatriement-divise-les-francaises-djihadistes-du-camp-de-roj_6091239_3210.html )

7 enfants rapatriés en 2021 !

Lynn Maalouf (directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International)

Depuis 2 ans, la situation se dégrade.

Des incidents, l’attaque de la prison Ghwayran : de vives inquiétudes pour des centaines d’adolescents encore détenus.Pas de soins médicaux, pas de nourriture…

(154 personnes ont été tuées en cinq jours de combats entre forces kurdes et djihadistes ; 102 djihadistes, 45 combattants kurdes et sept civils.)

 Bénédicte Jeannerod (directrice France de Human Rights Watch)

Montée des tensions dans les camps, 1 enfant a été tué.

Que faut-il de plus à la France !

Un enfermement abusif

Urgence du rapatriement

Adeline Hazan (vice-présidente d’Unicef-France)

Dans la Convention internationale des enfants, il y a un article de protection des enfants dans les conflits armés. Pratique de l’UNICEF dans la réhabilitation des enfants, elle peut aller sur le terrain alors que les députés, les journalistes n’y sont pas autorisés. Dès l’âge de 12 ans, les enfants sont transférés dans les prisons.

Marie Dozé (avocate pénaliste au barreau de Paris)

Le Quai d’Orsay n’a plus de poids, seul L’Elysée l’a.

Un mensonge d’Etat !

En 2021 :  331 dont 97 européens dont 7 français sont rapatriés.

Plus rien depuis janvier 2021, alors qu’en Suède 26 femmes en enfants le sont.

Ce n’est dangereux que pour les Français !

On ne doit pas rapatrier 1 enfant sans sa mère

Et selon Le Drian, les procès sont équitables en Irak

Collectif des familles unies (Association loi 1901 laïque et  républicaine pour la défense des droits fondamentaux)

En contact avec le camp de Roj (Nord-Est de la Syrie).

200 enfants français sont détenus dans ce camp, maintenus prisonniers par la France qui ne les rapatrie pas

La France tue ses enfants : administrativement, familialement, alimentairement…)

Déjà 3 ans voire 5 ans. Ce sont des années volées.

Continuer, ça devient de l’infamie. Des enfants de 12 ans sont arrachés à leur mère pour aller en prison.

Une violation des Droits de l’Enfant.

Serge Hefez (psychiatre et psychanalyste)

Ahurissant de vouloir séparer l’enfant de sa mère. Même si là mère est en prison, on peut travailler les liens et la famille de la mère a tout son rôle.

Ce que dit Macron n’est qu’électoral : les enfants ne pourraient pas rentrer avant les élections.

Sophie Aram (humoriste, comédienne, chroniqueuse à la radio et animatrice de télévision français)

Invitons des personnalités à parrainer, marrainer des enfants syriens

Rachid Benzine (islamologue, politologue, enseignant franco-marocain, romancier)

Passer par le roman pour sensibiliser

Parler à hauteur d’enfant