Des rires sarcastiques et des moqueries sur « la dernière de Blanquer » ou « le-protocole-qui-protège-personne », des yeux levés vers le ciel en apprenant qu’on ne peut plus boire de café debout (!) et des haussements d’épaules devant le nombre d’absent·es en 1ère heure.

Peut-être aussi quelques masques FFP2 achetés sur nos propres deniers et portés avec colère ; des tracts syndicaux enragés et déterminés face à l’incompétence du gouvernement et à la mise en danger de tou·tes dans les établissements scolaires, avec des appels à l’organisation d’AG, à l’exercice du droit de retrait, à la grève.

Mais surtout, sans doute, de l’épuisement – même au sortir des vacances – , une désillusion sans cesse renouvelée pour certain·es ; un sentiment d’impuissance face à une situation dite exceptionnelle devenue aujourd’hui banale ; l’anxiété et l’incertitude permanentes depuis deux ans, qui vident de toute énergie autre que celle consacrée à la survie quotidienne.

Car il y a aussi l’envie de « voir le positif », de travailler comme avant, coûte que coûte, de se raccrocher à toute forme de légèreté et d’insouciance, à toute respiration, même s’il faut pour cela se mentir un peu à soi-même, et aux autres.

Et au final, chacun·e abordera cette rentrée comme il/elle en a besoin, de manière individuelle, pour sa propre survie mentale, mais au détriment, quelque part, de la survie du collectif.

Jacqueline Triguel