Ce matin, à Paris, on était une cinquantaine de professeurs-ses des écoles, en grève à la fois pour soutenir nos collègues AESH et contre la loi Rilhac, à s’être réuni-es dans une salle de la Bourse du travail. C’est de la loi Rilhac qu’on est surtout venu discuter : renforcer notre argumentaire et surtout… tracer des perspectives stratégiques.

Et finalement, et c’est assez rare pour le souligner, on est ressorti avec un plan. Oui, on a un plan ! Ou plutôt une proposition de plan à discuter, à enrichir, à présenter à nos collègues pour les convaincre d’entrer dans une grève reconductible où “on reprend le travail que quand on a gagné”. Etait-ce à nous de proposer des stratégies ? Je ne sais pas, mais comme l’intersyndicale ne semblait pas en avoir, on s’est permis de prendre les devants.

On va pas se mentir, ce “plan”, cette “stratégie” ne casse pas non plus trois pattes à un canard, mais nous avons évité le double-écueil de :
– appeler à la grève générale reconductible pour la semaine prochaine (et donner l’occasion à nos ami-es syndicalistes de rappeler qu’il n’y a pas de “bouton magique” pour déclencher la grève générale).

– ne pas toujours être dans l’expectative des appels intersyndicaux : réussir à se sentir légitime, en tant que gréviste, à faire des propositions stratégiques en dehors des petits comités intersyndicaux. A nous maintenant de réussir à diffuser cette proposition et convaincre nos collègues de nous suivre…

Bref, à suivre…


Alors d’abord, le constat : La loi Rilhac sera bientôt voté par le Parlement, mais cela n’arrête pas la mobilisation. On peut toujours empêcher qu’elle soit appliquée. Les mouvements de grève reconductible qu’on connaît, ont été préparé longtemps en amont (par exemple, il y a deux ans avec le 5 décembre).

Proposition de stratégie

* Premier temps : Tournées d’école, tribune, votation, banderoles, collages, RIS, AG d’arrondissement, soirées-débats, vidéos, anticipation des questions financières.

** Deuxième temps : en janvier, grève reconductible jusqu’à satisfaction avec tournées d’école, actions, manifestations…

Arthur Serret


Le texte voté à l’unanimité  :

La loi Rilhac, c’est la goutte d’eau de trop ; la énième mesure allant dans le sens de la destruction du service public d’éducation.
Les dysfonctionnements que l’on subit tous et toutes – personnels, élèves, familles – ont trop duré. L’AG parisienne de grève appelle tous les personnels de l’éducation à se mettre en mouvement.
Dans un premier temps, elle décide de mener une campagne d’information large par tous les moyens possible afin de préparer, dans un second temps, une grève, déterminé-es à gagner, à partir de janvier 2022.


illustration : détournement d’une photographie montrant une AG à la Bourse du travail de Paris contre le statut de maître-directeur en 1987.