Une pensée émue pour les élèves de 1ere :
Hier on devait retirer nos descriptifs pour l’oral à 14h.
J’ai 106 sujets à préparer pour mercredi 8h : 13 candidats par jour, 2 sujets pour chacun dans des chapitres différents, une question de grammaire à chaque fois (mais à ajouter ensuite, pour que ladite question n’oriente pas le choix de l’élève). J’ai 4 jours pour faire ça, dont 2 de week-end.
Mais bref, hier rien n’était prêt et le proviseur adjoint du lycée en question s’en tamponnait cordialement. Alors, avec les surveillants (?????) nous avons nous-mêmes constitué nos chemises d’interrogations. 7 interrogateurs, plus de 10 établissements, des descriptifs nominatifs à piocher dans de grandes enveloppes en fonction de nos listes d’interrogations par demi-journée. Nous y avons passé plus d’une heure ; l’adjoint ne s’est pas déplacé.
Mais bref, il y aura aussi les 60 copies, à corriger sur ordi donc. Nos codes de connexion devaient nous être envoyés hier à 18h, pour un éventuel début de correction le week-end, avant le tunnel des oraux. Or, comme il y a eu un bug national, les
copies n’ont pu être scannées. Hier matin, la secrétaire de mon bahut est venue à 6h30 pour avancer un peu hors de la période de pointe. Elle ne sera pas payée davantage.
Mais bref, comme ça ne marche pas nos copies nous sont finalement annoncées pour lundi « au mieux », ce qui veut donc dire mardi, soit la veille des oraux. Enfin je dis « annoncées » car j’ai l’information par des collègues d’autres académies. À Créteil, vous pensez bien que personne n’a pris le temps de nous écrire à ce sujet. On n’a rien reçu, point.
Sinon, je ne serai donc pas de grand oral, bien que je sois la seule prof de spé littéraire en terminale dans mon lycée. Mon binôme de philo n’est pas de grand oral non plus, parce que lui il a 190 copies de philo générale (quand elles seront scannées). En revanche, ma collègue d’EPS est quant à elle convoquée 10 jours pour cette épreuve. Elle se forme sur ses modalités par des réunions en visio.
Il faut que vous sachiez que dans cette énorme mascarade suitant le mépris pour nous autant que vos enfants, les profs se battent pour que leurs élèves aient droit à un examen le plus digne qui soit. Et ce, bien que nos conditions de travail aient dépassé l’acceptable depuis un moment.

Mathilde Levesque, prof de Lettres en Académie de Créteil.