C’était les conclusions en grandes pompes dans les médias du Grenelle de l’éducation.

Blanquer nous a envoyé un mail dans la journée. Le recteur de l’académie de Paris aussi.

Ce dernier nous a présenté la feuille de route académique pour les ressources humaines (c’est-à-dire, nous, les travailleurs.ses de l’éducation nationale), appelée aussi « feuille de route RH de proximité ».

Ce soir, c’est donc une ressource humaine de l’académie qui prend la parole pour dire ce qu’elle en pense. Billet d’humeur sous forme de florilèges :

« RH de proximité »

La première réaction de la « ressource humaine de proximité » que je suis, ça a été de me dire que s’il pouvait y avoir plus de proximité entre mes heures sup’ et leur paiement, j’aurais déjà un peu moins la rage. Et puis après, j’ai pensé à la « police de proximité » ; ces gentils flics supprimés par Sarkozy. J’ai ensuite imaginé que le recteur pourrait venir boire des bières au rade avec les collègues, qu’on parlerait pédagogie et s’échangerait des ragots. La RH de proximité, ça serait un peu de la RH à la bonne franquette.

« Simplifier l’information en la rendant plus lisible sans perdre d’information : accompagner les circulaires de guides pratiques et d’infographie expliquant les calendriers et les processus »

Le problème avec les « ressources humaines », c’est que les ressources, elles sont un peu analphabètes. Vraiment, les petits instit’ dans leur école, ils comprennent rien aux consignes. Regardez les évaluations nationales ou le LSU, ils ont toujours pas compris que c’était obligatoire. Alors, on va leur expliquer avec des mots simples et des images.

Petit rappel : on est des fonctionnaires, avec Bac+5, on sait lire et on obéit à la loi (et non aux comités de pilotages en tout genre que vous pondez tous les quatre matins). Donc, en bon fonctionnaire, on lit la loi – dans le texte – et pas les vulgarisations minables que vous voulez nous servir.

« Mettre en place des formations à destination de l’ensemble des gestionnaires RH à l’accueil de l’usager : écoute activeFévrier 2021 »

«Professeur des écolesMadame l’inspectrice, cela fait 5 mois que j’attends que mes heures supplémentaires soient payés.
InspectriceVous expliquez que l’institution tarde beaucoup à payer le travail que vous effectuez en plus de vos 24 heures de service prévu devant élèves, et vous avez vraiment la haine, vous vous sentez méprisé dans votre métier et vous vous dîtes que nous sommes vraiment une bande de salopards parce que financièrement, vous êtes en galère. C’est ça ?
Professeur des écolesEn effet.
InspectriceEt vous espérez vraiment pouvoir être payé ce mois-ci, vous trouvez vraiment qu’on exagère.
Professeur des écoles – Oui, c’est ça…
Inspectrice – …
Professeur des écoles – Et alors ?
Inspectrice – Oui ?
Professeur des écolesMes heures sup’.
Inspectrice Vous placez beaucoup d’espoir dans cette discussion.
Professeur des écolesJe dois être payé à la fin de ce mois.
Inspectrice – Je comprends que vous ayez besoin de parler, cela fait souvent du bien d’ouvrir son sac. Vous voulez un mouchoir ? »

Organiser des séminaires et des formations à destination des équipes pour développer la culture commune interne


Samedi team building aux Buttes Chaumont :
– 13h, pique-nique participatif
– 14h, séminaire « la classe comme open space pédagogique »
– 16h, escape game
– 18h, karaoké


ps : ça existe déjà, et ça se fait uniquement en REP+. Mais pourquoi donc ne pas simplement dire qu’il faut étendre ce qui se fait en REP+ partout ?

Création d’une fonction d’accompagnement RH de proximité à destination des personnels de direction et des directeurs d’école.

Ouf, je n’ai qu’une directrice d’école. Pas concerné.

Blague à part. Rappel pour ceux/celles qui ne se le savent pas :
– l’écriture inclusive, ça coûte pas cher et ça évite de donner des consonances sexistes à ses feuilles de route.
– les directeurs et directrices d’école ne font pas de gestion des « ressources humaines ». Ils et elles ne sont pas nos supérieurs hiérarchiques, jusqu’à preuve du contraire.

panorama de la mobilité

Dans le premier degré, l’académie refuse quasi toutes les mutations en dehors de Paris. Donc, pour le panorama, je vous conseille : le belvédère de Belleville, on voit toute la capitale (et c’est plus sympa que le Sacré Cœur).

vue depuis le belvédère de Belleville