Pour le bien des élèves et des personnels, le passage des examens en contrôle continu est une nécessité !

Angoisses sanitaires et pédagogiques.

Tel est l’étau dans lequel l’École est prise depuis un an, entre souci de protéger élèves, familles et personnels et souci de ne pas éloigner les jeunes des apprentissages scolaires.

Une année scolaire chaotique

Nous traversons une crise sanitaire majeure, nous la traversons avec nos élèves, tou·tes victimes de la confusion des injonctions ministérielles : ce sont treize millions de personnes concernées – sans compter les familles –, soit 20% de la population française. Comment, dans de telles conditions, exiger que l’année scolaire se termine comme d’habitude, notamment les examens ?

Absences chroniques d’élèves, infecté·es ou cas contacts. Arrêt maladie des enseignant·es, non remplacé·es en raison de la politique de recrutement déplorable du gouvernement. Classes fermées. Hybridation de l’enseignement dans certains lycées depuis novembre mais pas dans d’autres. Inégalités d’un travail à distance dues à des outils numériques indigents et à l’hétérogénéité de l’accès informatique pour les élèves…

Toute l’année, le virus a mis à mal le travail pédagogique. Toute l’année, les apprentissages ont été émaillés par l’incertitude et l’angoisse. Et malgré cela, nous devrions coûte que coûte gérer la préparation au brevet, à l’EAF, au Grand oral, au BTS ? dans des conditions qui dépassent imagination et entendement ?

Des examens à la fin d’une année de pandémie permanente ?

Au final, face aux errances de la communication gouvernementale, les établissements ont décidé, localement, d’une grande partie de leur fonctionnement avec, pour conséquence pour les élèves, des inégalités évidentes dans l’accès aux apprentissages. À cela s’ajoute aujourd’hui, au collège, une préparation du brevet en demi-jauges dans 15 départements.

Ignorant ces inégalités avérées et parfois assumées par le gouvernement, le ministre s’obstine à maintenir des épreuves finales, alors que les enseignant·es ne cessent de rappeler que les programmes ne seront pas terminés, n’auront pas été travaillés de manière égale et que le temps des apprentissages a été très largement amputé cette année en raison de la crise sanitaire.

Autre conséquence du maintien des épreuves finales, totalement impensée par le gouvernement : les cas contacts ou les élèves positifs·ives au Covid le jour des épreuves. Que fera-t-on ? Leur refuser la validation de leur diplôme lorsque le rattrapage n’est pas prévu ? Renvoyer les jeunes à la session de septembre, laissant s’étirer davantage encore une année scolaire interminable et source de souffrances ?

Car les messages d’élèves en souffrance se multiplient en effet, en particulier à l’approche des épreuves et décisions d’orientation. Les équipes pédagogiques sont inquiètes et ne savent que répondre. Depuis novembre, elles s’organisent tant bien que mal dans le chaos et la souffrance. Nous sommes tiraillé·es entre ce que nous devons faire, avec les contraintes qu’on ne cesse de nous imposer, et ce que nous voudrions faire avec et pour les élèves. Colère devant ce gâchis, sentiment d’impuissance, épuisement.

Contre le bachotage, nous voulons continuer à enseigner les Lettres

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