« On voit bien qu’il n’est pas avec nous. Notre logiciel date de 1987, c’est la préhistoire. »
Créé en 1939 pour pallier la désorganisation de l’enseignement pendant la guerre, le Cned, c’est quelque 2.000 fonctionnaires, professeurs détachés et vacataires. Pour le compte de l’Éducation nationale, ils assurent la scolarité des écoliers, collégiens et lycéens qui ne peuvent pas se rendre en classe – beaucoup d’entre eux sont malades –, ainsi que de la formation pour adultes. Depuis que les confinements s’enchaînent, l’organisme public se targue d’être à la pointe. C’est le Cned qui a proposé la plate-forme de cours en ligne « Ma classe à la maison » pour compenser la réduction du temps en présentiel et la fermeture de certains établissements scolaires. Dans une publicité publiée dans Le Monde daté du 15 mai 2020, son directeur général Michel Reverchon-Billot envisage des « solutions innovantes » grâce à « l’intelligence artificielle » et aux « algorithmes ».
Le quotidien au Cned est pourtant l’inverse d’une utopie 2.0, selon les salariés interrogés par StreetPress. « Il y a des bugs quasiment chaque semaine qui durent entre une et quatre heures. Pendant ce temps, on ne peut pas travailler », témoigne Catherine, 54 ans, qui corrige des copies d’histoire-géographie. Jeudi 8 avril, plusieurs dizaines d’employés du Cned se sont mis en grève. Et ce n’est pas seulement parce que leurs ordis rament. Ils éteignent leurs tours centrales pour protester contre leurs conditions de travail et l’absence de moyens supplémentaires malgré l’augmentation du nombre d’inscrits depuis la crise sanitaire.
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